
Est-ce le temps qui fait à l’affaire ? Un siècle s’est écoulé depuis la naissance de Jean Genet : père inconnu, abandonné par sa mère, subjugué par le vol qu’il ne cessera de mythifier, puis la prison, la légion étrangère, des premiers écrits censurés pour pornographie, fasciné par la beauté du mal… L’aura-t-on résolu cette tension en ouvrant théâtres et publicité à celui qu’on avait mis auparavant en prison ? La reconnaissance est aujourd’hui évidente, comment en serait-ce autrement ? Mais on y perd, par là même, une violence originelle, une intransigeance qui fait dire à Genet : « Mon petit Franz ne commets jamais de geste sans beauté. On en souffre trop de vivre dans la laideur des gestes étriqués. » N’est-ce pas là le danger de résoudre cette tension, n’est-ce pas superbement l’ignorer et s’ignorer ?"Le Condamné à mort et autres poèmes" Jean Genet, Gallimard, 5€, pour une lecture de ce texte par Mouloudji, cliquez ici. "Journal du voleur , Suivi de Querelle de Brest et de Pompes funèbres" Jean Genet, Gallimard, 30€"Le Funambule" Jean Genet, L'Arbalète, 12€"Lettres eu petit Franz" Jean Genet, Le promeneur, 13€