Sorti il y a deux an, acheté il y a un an, déballé la semaine passée, on peut dire qu'entre ce jeu et moi existe une histoire de "je t'aime moi non plus" alors que je ne l'avais pas encore touché. Me faire à la fois envie - par son style graphique et son dépoussiérage du genre - et peur - d'y passer beaucoup trop de temps - a finalement abouti à son arrivée dans la console qui en a tout de suite redemandé. Valkyria Chronicles, je me suis vite rendu compte que c'était pas pour les kékés!
Dans son genre de RPG Tactique, Valkyria Chronicles innove sur bien des points et demande aux joueurs - même aux plus confirmés - une adaptation à cette nouvelle manière d'appréhender la stratégie. Fini le damier et les déplacements par cases, nous avons désormais droit à une jauge de mouvements déterminant la distance que chaque unité de notre groupe pourra parcourir, et ce en toutes directions. Fini l'espace carré dudit damier, place maintenant à un terrain de jeu aux formes et proportions diverses qu'il va falloir appréhender en 3D. Fini le sempiternel univers Heroïc-Fantasy, bienvenue à un monde inspiré du nôtre et du contexte de la seconde guerre mondiale où nos compagnons d'armes se battront pour la liberté de leur nation. Cependant, les développeurs japonais de Sega restent fidèles à un scénario comme on n'en voit qu'en provenance de l'archipel, où la loyauté, le courage et l'humour font partie intégrante de nos aventures, tout comme un style manga propre au pays.
L'histoire raconte l'entrée en guerre d'un petit pays neutre situé entre deux grandes nations - l'Empire et la Fédération Atlantique - dont ses ressources en ragnite font bien des envieux. Ce matériau que l'on peut comparer à notre pétrole provoque l'invasion de Gallia, où l'armée recrute alors jusqu'aux plus jeunes pour libérer le pays. Mais attention à la légende des Valkyries, guerriers venus du nord deux mille ans auparavant et possédant selon elle un pouvoir terrifiant. Nous y suivons l'escouade 7 dirigé par Welkin Gunther, qui se voit confier de périlleuses missions ainsi que le contrôle total de son groupe. A nous donc de décider des priorités à apporter à celui-ci, avec un total de vingt membres composé d'éclaireurs, troupes de chocs, artilleurs, snipers et mécanos... et du char d'assaut du héros.
De très nombreuses cinématiques nous content l'histoire de Welkin et de ses troupes, avec une esthétique en aquarelle absolument sublime, mais parlons surtout des séquences de jeu qui nous demandent beaucoup de temps et de réflexion. Oui, ce n'est pas en cinq minutes que l'on torche un niveau; d'ailleurs on ne torche rien du tout ici! C'est à coup de sueur sur le paddle que l'on se sortira des pièges de nos confrontations car le jeu est diablement difficile au point de presque voir voler des manettes. Et même lorsque l'on a vaincu - avec un cri plein de rage - c'est après plus d'une heure en moyenne de combats engagés que l'on peut enfin respirer. Les cerveaux bouillonnent. Chaque action se veut précieuse et demande une bonne compréhension de la situation, mais au final quelle pied d'avoir gagné! J'en suis au chapitre 8 sur les quinze composant le jeu, et continue mon avancée délicate dans cette histoire passionnante que je trouve à cheval entre Final Fantasy 12 et Last Exile (ambiance et scénario). La durée de vie du soft est elle aussi bien élevée.
La Playstation 3 possède et propose avec Valkyria Chronicles une oeuvre hors du commun à quiconque osera s'y confronter, intéressante sur tous les points (scénario, gameplay, graphismes) malgré sa grande difficulté. Dès que je l'aurai terminé, je sais que je pourrai m'attaquer à sa suite sur PSP en attendant son troisième épisode l'an prochain. Un superbe boulot de la part de Sega, un jeu que je n'oublierais certainement pas sur cette génération de consoles.