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Le Modem étale ses divisions et négocie avec Perben

Publié le 14 janvier 2008 par Willy

Le Modem étale ses divisions et négocie avec Perben
Par http://libelyon.blogs.liberation.fr/
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MUNICIPALES - Les électeurs lyonnais n’auront guère le choix aux municipales. Ils devront sans doute se contenter d’un duel entre le maire (PS) sortant, Gérard Collomb, et son challenger UMP, Dominique Perben. Le Modem avait tout pour offrir une alternative, dans une ville où François Bayrou atteignait 22 % à la présidentielle. Mais la perspective s’éloigne sérieusement...

Tout en maintenant une posture indépendante, les responsables locaux préparent une alliance avec Dominique Perben. Et une dizaine de leurs jeunes militants ont saboté, vendredi soir, une soirée organisée par les partisans d’une liste autonome. Le même soir, l’investiture officielle a été donnée à Christophe Geourjon, délégué départemental UDF-Modem. Mais à moins de deux mois du scrutin, il manque la moitié des 221 candidats nécessaires, et les premières bribes de programme ne paraissent guère crédibles. La longue préparation des listes Modem était surtout destinée à empêcher une autre liste de se lancer, tout en continuant de négocier avec Dominique Perben les conditions d’une fusion.

Les «indépendantistes» ont longtemps espéré le soutien de François Bayrou : ils contestent comme lui la «bipolarisation» de la vie politique. Vendredi, ils avaient loué une salle et 150 personnes environ étaient venues les écouter. En grande majorité des nouveaux militants, jamais encartés avant leur arrivée au Modem, séduits par le Béarnais. Une douzaine de témoignages se sont succédé frais et parfois naïfs. Sur l’«engagement», les «valeurs», l’«honneur», la «liberté», la «résistance»

Au premier rang, une dizaine de jeunes gens ricanaient. Ils avaient reçu un mail de Marc Augoyard, président des Jeunes démocrates, pressenti pour intégrer les listes de Dominique Perben en cas d’accord. Il leur demandait de venir se faire entendre. A l’issue des prises de parole, alors que des débats sont prévus dans la salle, une jeune fille se précipite sur la scène pour prendre le micro, aussitôt refusé. Des cris fusent alors, des participants hurlent à la censure. La confusion gagne la salle et une partie des nouveaux militants quitte les lieux.

D’autres restent, pour un dialogue de sourds révélateur des fractures au Modem. Un militant allemand qui vit à Lyon explique ainsi à un jeune perturbateur bien habillé qu’il a rejoint le Modem pour «faire de la politique autrement», défendre des idées, «pas calculer les différentes combinaisons et combien d’élus elles rapportent». L’autre prend alors une moue méprisante : «Un conseil, arrête de faire de la politique. Nous, on n’est pas là pour entendre tes utopies improbables. On a les mains dans le cambouis, et pour ça, il faut des élus.»

Un peu plus loin, Luc, 32 ans, explique au président des Jeunes démocrate que pour lui, le Modem se comporterait en «vassal» s’il faisait campagne aux côtés des amis de Charles Millon, élu en 1998 à la tête de la région Rhône-Alpes avec les voix du Front national. «Mais personne n’est obligé de venir sur ces listes», lui répond sans se démonter Marc Augoyard. Après cet aveu, recevant un message du directeur de cabinet de Michel Mercier, patron du Modem du Rhône, le président des jeunes perturbateurs monte sur la scène pour lancer: «Christophe Geourjon a l’investiture.» Les autonomistes, déconfis, n’y croient pas. C’est pourtant vrai.

Officiellement, François Bayrou était favorable à une liste autonome à Lyon. Mais il a cédé à Michel Mercier, compagnon de longue route, trésorier de son parti, et président du groupe centriste au Sénat. Michel Mercier n’avait guère le choix de la stratégie. S’il s’oppose à Dominique Perben, l’UMP présentera des candidats dans tous les cantons et villages centristes du Rhône. Aux dernières sénatoriales, déjà, il avait fait perdre un élu à Mercier pour le punir de son indépendance.

Les épisodes de ces derniers mois épuisent les militants les plus investis, et désorientent les derniers arrivés. Le Modem risque de connaître dans le Rhône un sérieux exode. Il y perdra le renouvellement qui s’amorçait, mais ses responsables retrouveront des troupes plus dociles, acceptant de suivre la ligne même quand elle change, ou n’est pas avouée publiquement.

Probablement débarrassé de la menace d’une liste réellement autonome, le Modem maintiendra-t-il la sienne jusqu’au premier tour ? Rien n’est moins sûr. Dominique Perben expliquait la semaine dernière que les discussions se poursuivent pour décider s’il vaut mieux fusionner de suite. Le projet d’alliance connu, le risque existe pour le Modem de ne pas atteindre 5%. Quelque soit la solution, le parti de François Bayrou trouvera quelques élus. Et perdra beaucoup de militants.
Ol.B.


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