Suite du Calendrier de l'Avent 2010.
L'image : C'est la jeune Sue Lyon dans Lolita de Stanley Kubrick (1962), adapté de Vladimir Nabokov, co-scénariste avec Kubrick.
C'est une image vue et revue jusqu'à l'ivresse. Elle n'appelle pas de commentaire. Mais toute Lolita doit trouver son Humbert Humbert. Cette fois, ce ne sera pas un fonctionnaire bien noté, mais un méchant garçon, un bad boy, qui comme Nabokov et Kubrick a choqué les puritains (je pense à ce pauvre Michel Droit qui, dans son célèbre article du Figaro, n'avait pas oublié que le bad boy était juif), un méchant garçon qui, vautré dans son Rocking chair, susurrait, de sa voix de mauvaise étoile,
Est-ce en mystère
Vingt ou en hélicoptère
Que viendra Humbert Humbert ?
Je m''f'rai légère
Comme du polyester
Basculée les jambes en l'air
Dans mon rocking-chair.
Mais je vous propose un autre titre, assez peu connu, de Serge Gainsbourg, extrait d'un album enregistré à Londres en 1973 avec une économie de moyens très agréable (c'est un album très intime, dans lequel Le beau Serge se souvient qu'il a été pianiste de bar), propre à faire chier tous les nostalgiques de la bonne vieille censure gauloise : La poupée qui fait. C'est très ambigu et très beau, vraiment, je trouve. Et qu'on ne dise pas que Gainsbourg était pédophile. Il a eu les plus belles femmes de son époque et, je l'imagine, de là où il bande encore, il vous emmerde (là, quand je dis "vous", je ne m'adresse bien sûr pas aux lecteurs de ce blog, mais à ceux qui ont voulu la peau de Galilée, Molière, Flaubert, Baudelaire, Nabokov, Kubrick, Gainsbourg et etc.).
C'est beau, non ? Je trouve cette chanson très belle et très pure.