Des forces de l'ONU déployées en Côte d'Ivoire pour le scrutin présidentiel. (Reuters)
Le feuilleton de l’élection présidentielle ivoirienne est loin d’être terminé. Alassane Ouattara s’est proclamé vendredi soir vainqueur, avec le soutien des ex-rebelles des Forces libres. Jeudi, il a bien été reconnu comme tel par la Commission électorale indépendante (CEI), avec un score confortable de 54,1% des voix. Mais c'était avant que le Conseil constitutionnel, à la botte de Laurent Gbagbo, n'en décide autrement. Dans la journée, les "Sages" ivoiriens ont en effet donné la victoire au président sortant, avec 51% des suffrages en sa faveur.
Un succès électoral loin de faire l'unanimité, donc, à l'intérieur, mais également à l'extérieur des frontières, toujours fermées, du pays. Vendredi soir, Alassane Ouattara a ainsi reçu le soutien appuyé du secrétaire général de l’ONU, qui le “félicite (...) pour son élection et invite le président-élu à œuvrer à une paix durable, à la stabilité et à la réconciliation en Côte d'Ivoire”. L’Union européenne, et sa haute représentante pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, lui a emboîté le pas. En attendant, sans doute, un même son de cloche en provenance des Etats-Unis.
En attendant que ne se délient les fils de cet imbroglio électoral, en Côte d'Ivoire, chacun campe sur ses positions. Et la tension, déjà très importante, risque de tourner à l’affrontement. L’Union africaine (UA) s’est ainsi déclarée très préoccupée par la situation ivoirienne. L’organisation régionale a demandé aux deux camps de respecter la volonté du peuple et le résultat de l’élection présidentielle. “Tout autre attitude risque de plonger la Côte d’Ivoire dans une crise aux conséquences incalculables pour le pays, ainsi que pour la région et l’ensemble du continent”, indique l’UA dans un communiqué. De son côté, Ban Ki-moon a par ailleurs invité “le président Laurent Gbagbo à faire sa part pour le bien du pays et à coopérer à une transition politique en douceur dans le pays". Rien n'indique qu'il sera entendu.