Je déteste l'ambiance politique de Rennes! Urbaine à en crever, individualiste et prompte à croire que si ça se passe à Rennes, ça se passe en Bretagne. Or, de mon point de vue, Rennes est un micro-cosme politique très particulier qu'on ne retrouve pas ailleurs en Bretagne.
La ville de Rennes est, comme Lorient, un bastion des socialistes. Le PS réalise de très gros scores, mais est paradoxalement très critiqué, surtout depuis que le
maire historique, M. Hervé, a laissé sa place à M. Delaveau. Les socialistes rennais, de mon point de vue toujours, sont (pour reprendre les termes d'une copine marxiste du PS) "socio-libéraux"
autrement dit ils s'accordent très bien avec le capitalisme ce qui n'est pas le cas de l'UDB. Pourtant, l'UDB est membre de la majorité municipale rennaise et compte deux élues estimant que pour
agir, il faut se confronter aux loups. Discutable et il m'arrive de douter de la pertinence de cette stratégie, mais tout de même, quand j'entends la deuxième catégorie cracher sur nous, je me
demande s'ils croient vraiment que tout le malheur de Rennes vient de l'UDB?
En face, ce que j'appelle les "gauchistes". A ce moment là de ma réflexion, je vous dois une petite explication sémantique. Je n'utilise pas le terme "gauchiste"
comme l'utiliserait un type de droite, mais disons plutôt comme l'aurait utilisé Lénine. Pour Lénine, les gauchistes étaient les puristes favorables à la révolution immédiate. Je ne dirai pas
"trop à gauche", mais plutôt dans un timing délirant d'inconscience. J'ajouterai que ces "gauchistes" utilisent beaucoup de slogans, mais n'ont pas beaucoup de propositions. Pour être clair,
malgré mon aversion pour l'idéologie communiste, je pense que le PC (parti de gouvernement) fait plus avancer son idéal
que la LCR (parti contestataire) dont l'idéal n'est tout de même pas diamétralement opposé. De même, je trouve intéressante la philosophie anarchiste, mais je n'idôlatre pas le moindre squatteur
pour autant.
A Rennes donc, on devrait choisir, à gauche, entre la peste et le choléra! Entre les libéraux du PS et les trotskystes-maoïstes (dont une partie des Verts de Rennes d'où sans doute quelques couacs entre nos deux formations partenaires). En disant cela, je préfère préciser que cela n'enlève rien aux personnalités qui sont souvent sympahiques et parfois brillantes intellectuellement. Si l'on suit la première, on accepte tout sous prétexte que rien n'est jamais possible. Si l'on suit la deuxième, on refuse tout (jamais très positif) et on s'insurge pour un monde nouveau sans dire lequel on veut! Je me refuse à sombrer dans le populisme sous prétexte que le PS serait mauvais! "Chaque oiseau mangeant un grain de riz prive le peuple de sa nourriture" dit Mao. Cette simple phrase entraîna la mort de dizaine de milliers d'oiseaux. Ce n'est pas de cette folie là que je veux.
La gauche libérale laisse faire, la gauche gauchiste se sent constamment martyre, conchit tout ce qui porte uniforme, fait de la lutte anti-autoritaire une fixation. Certes, la violence policière existe et je la conteste violemment, mais je sais aussi combien est facile la manipulation d'information ou plutôt l'omission volontaire de certains faits. Le "tous pourris", je l'entends souvent à gauche dans la bouche de ceux qui critiquent le borgne extrêmiste.
Mon discours reprend à peu de choses près ce que disent certains alter-mondialites qui tentent d'être positif et donc "pour quelque chose" plutôt que négatif et donc "contre quelque chose". C'est peut-être ce qu'a compris mon camarade Jef lorsqu'il me disait que non, définitivement, je n'étais pas social-démocrate!
Existe-t-il donc un milieu? Je l'espère car si je me reconnais dans l'idée selon laquelle un Etat est violent par nature, qu'il faut chercher à rendre l'Homme libre, je ne peux être en phase avec des discours qui visent à encenser le peuple sans vraiment le définir. En gros, le "vrai" peuple serait plein de mecs pauvres, qui triment. Quand on fait de la politique, on en fait pour tout le monde et on ne se contente pas de "hucher" en manifestation contre les riches. Mon objectif politique n'est pas de tirer vers le bas, mais bien d'élever l'intelligence collective et, si possible, de sortir les pauvres de la galère, pas d'y aller avec eux (modèle URSS). Alors quand j'entends "parti de prof" et tout le blabla anti-intellectuel, je me dis que je n'aimerai pas vivre dans le monde nouveau que certains cherchent à fabriquer.
Note intéressante sur le concept de gauchisme ici.