Si vous aimez les écritures modernes, incisives et n’ayant pas peur du trash, vous aimerez surement le style de Bret Easton Ellis(connu pour American Psycho et Les lois de l’attraction).
Pourtant, le livre de Bret que je préfère c’est Lunar Park, paru en 2005. Peut être parce que la violence y est moindre, le réalisme encore plus présent et l’histoire incroyable. Amateurs de romans d’amour ou classiques, vous risquez d’être déconcertés au regard de ce bijou trash fantastico-réaliste où le héros n’est autre que Bret lui-même. Une sorte d’autofiction étrange et passionnante.
Comme d’habitude, notre héros est toujours un riche dépravé plus ou moins artiste (ici écrivain forcément) qui, cette fois, tente de laisser son passé de sex/drogue addict derrière lui afin de se glisser dans le moule de l’époux et du bon père de famille, vivant dans un quartier du type Wisteria Lane.
Mais ca part en live lorsque les démons de Bret refont surface, notamment le personnage d’American Psycho (pour de vrai ou ds la tête du héros ? On doute), une maison qui change, des objets qui s’animent et le désir des drogues. Une sorte de délire paranoïaque (?) où ni le héros ni le lecteur ne savent ce qui est réel de ce qui ne l’est pas ; ca m’a rappelé l’ambiance d’Inland Empire de David Lynch (film que je n’avais pas aimé mais qui m’avait totalement clouée par son ambiance unique et troublante).
Ne craignez pas cette originalité car vous trouverez également dans ce livre une critique violente (et souvent blasée) du rôle de parent, des standards de la vie américaine, du modèle de la relation amoureuse et du temps qui passe. Toujours cette réflexion intelligente, sans concessions qui fait de Bret un auteur que j’adore; j’aime sa vision désenchantée et son désir d’extrême pour se sentir vivant.
En conclusion, un excellent roman démontrant la maturité de Bret en tant qu’écrivain.