Non, ce n'est pas Wikileaks qui nous l'apprend, c'est René Dosières, député de l'Aisne : 1/3 des dépenses élyséennes sont dissimulées. Pas mal, non !?
Il y a 3 ans, René Dosières, pourfendeur de gabegies en matière de gestion publique, avait proposé que l'externalisation des dépenses de l'Elysée vers d'autres ministères cesse, et qu'à des fins de clarté et de transparence, le palais présidentiel soit comptable de ses engagements. Cette formule avait été retenue par la Cour des comptes. En effet, faire payer, par les ministères, des dépenses, qui incombent à l’Elysée revient à occulter le montant réel du budget de la présidence. Ou est la sincérité du budget ? Je vous le demande !
L'Elysée et les collectivités locales : 2 poids, 2 mesures...
Une des principales insuffisances du budget présidentiel réside dans l’absence d’un compte de résultat détaillé faisant apparaître les dépenses et recettes selon leur nature en utilisant la nomenclature à trois ou quatre chiffres du plan comptable général comme cela se pratique dans l’ensemble des communes de notre pays, y compris les plus petites, ainsi que dans les assemblées parlementaires. Ainsi, on ignore si les dépenses et les recettes inscrites correspondent aux mouvements de l’année en cours ou à ceux de l’année précédente !
1/3 des dépenses élyséennes sont dissimulées à la représentation nationale ! Mais comment est-ce possible ?
- Parmi ces dépenses externalisées, il y a les sondages, comme le démontre sans ambiguïté la Cour des comptes;
- En 2009, les dépenses de personnel pour la présidence s’élèvent à 67,2 millions... Qui critique la gestion de personnel des collectivités territoriales ?
- Il y a également des dépenses d’entretien de mobilier, à hauteur de 950 000 euros supportées par le ministère de la culture;
- Il y a 6 millions annuels de gros travaux que l’Elysée refuse de réintégrer dans son budget comme le préconise la Cour des comptes;
- Il y a le budget du coordinateur national du renseignement pris en charge par le Premier ministre;
- Il y a encore la voiture et le chauffeur du Secrétaire Général de l’Elysée pris en charge par le ministère de l’Intérieur;
- Il y a encore le nouvel avion présidentiel financé par le ministère de la Défense ainsi que les surcoûts des déplacements ministériels relevés par le rapporteur spécial. Par ailleurs, alors qu’on sait que le coût horaire du nouvel avion présidentiel est 3 fois supérieur au précédent, est-il réaliste de prévoir un coût avion pour 2011 du même montant qu’en 2010 alors que les déplacements du Président en Airbus représentent 1/3 des vols qu’il effectue ?
- Il y a aussi la décision du Président de la République d’attribuer lui-même les subventions d’intérêt local des ministères de l’Intérieur et des Finances, ce qui revient à augmenter d’autant dans une opacité certaine le périmètre du budget présidentiel.
Au total l’ensemble de ces dépenses externalisées et qui n’apparaissent pas au grand jour s'élèvent à environ 50 millions d’euros alors que le budget actuel est de 113 millions !