Les petits tracas de la vie du chef de l'Etat vus par les diplomates américains...
Les câbles diffusés depuis lundi par la presse mondiale via WikiLeaks n'ont pas fini de révéler des anecdotes plus ou moins cocasses sur les chefs
d'Etat du monde entier. Le «frénétique» et «impulsif» Nicolas Sarkozy en a fourni quelques unes.
Des soldats français en Irak?
L’idée avait été confiée par Nicolas Sarkozy à des responsables américains en 2006, avant son élection à l'Elysée, selon un télégramme diplomatique
diffusé par WikiLeaks et publié mardi soir sur lemonde.fr. Lors d'une visite à Paris du
ministre américain de la Justice du président Bush, Alberto Gonzalez, «Nicolas Sarkozy a déclaré que la France et la communauté internationale allaient devoir aider les Etats-Unis à
résoudre la situation en Irak. Peut-être en remplaçant l'armée américaine par une force internationale», écrivait alors l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris.
Une candidature à la présidentielle connue en avance par les Américains
Les câbles racontent que Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac, avait déclaré dès le 1er août 2005 aux Américains
qu'il serait candidat à la présidentielle de 2007, seize mois avant qu'il ne l'annonce au
peuple français.
Nicolas Sarkozy, le président français le «plus pro-américain depuis la Seconde Guerre mondiale»
Les diplomates américains présentent dans leurs télégrammes Nicolas Sarkozy comme le président français «le plus pro-américain depuis
la Seconde Guerre mondiale», dont ils saluent «le libéralisme, l'atlantisme et le communautarisme».
Un chef de l'Etat pro-israélien
Après l'élection de ce candidat «instinctivement pro-américain et pro-israélien» à l'Elysée, l'ambassade américaine à Paris note
que «l'héritage juif de Nicolas Sarkozy et son affinité pour Israël sont célèbres» et ajoute qu'il vient de nommer au Quai d'Orsay BERNARD KOUCHNER, «le premier ministre des
Affaires étrangères juif de la Ve République».
Nicolas Sarkozy, son fils Louis, le chien et le lapin
«Fier et honoré» de rencontrer George W. Bush en 2006, Nicolas Sarkozy avait à l'époque invité l'ambassadeur américain à Paris à venir le
rencontrer, raconte mardi le Guardian. Après
l'échange, le futur chef de l'Etat présente au diplomate son fils Louis, alors âgé de neuf ans. Ce dernier est «apparu avec un petit chien à ses pieds et un gros lapin dans ses bras», indique le mémo cité par le quotidien britannique. «Afin de serrer la main de l'ambassadeur, Louis a posé le lapin par terre et le chien s'est mis à lui courir après à travers le bureau. Ce qui a conduit au
souvenir mémorable de Nicolas Sarkozy, penché, en train de chasser le chien dans l'antichambre de son bureau devant un Louis riant aux éclats»
La politique africaine de Nicolas Sarkozy remise en cause
L'attitude diplomatique du chef de l'Etat n'est pas vraiment du goût des Américains, surtout quand il s'agit du continent africain. «Quand Nicolas Sarkozy est à l'aise sur un sujet africain, il parle librement, ayant tendance à s'éloigner de la ligne officielle, et il doit être
freiné», rapporte le Guardian.
En revanche, quand il n'est pas familier avec le sujet, le chef de l'Etat ne se cache pas pour lire ses documents, quitte à ne pas écouter ses
interlocuteurs. Le quotidien raconte ainsi que lors d'une réunion avec le président de la Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Nicolas Sarkozy a commencé à parler avant que tout le
monde ne soit assis, «engagé dans une courte conversation et la réunion était terminée en quelques minutes, à la stupéfaction de ses visiteurs». Le câble
américain ajoute: «Nos contacts à la présidence indiquent que Nicolas Sarkozy a, depuis,
fait un effort pour être plus "diplomatique", mais on se demande s'il aurait osé traiter de cette manière un chef d'Etat occidental, quelles que soient les
circonstances.»
Nicolas avait Cécilia dans le sang
Les diplomates se sont inquiétés de l'impact qu'aurait sur Nicolas Sarkozy son divorce d'avec Cécilia Sarkozy en 2007, selon le Guardian. Le chef de l'Etat parlait de sa dépendance envers son ex-femme,
considérée alors comme sa «source de force», son «talon d'Achille».
Carla Bruni pour séduire le Brésil?
Les diplomates américains n'ont pas vu d'un très bon oeil le mariage express de Nicolas Sarkozy avec Carla Bruni , selon le Guardian qui évoque «une importante erreur de calcul dans la gestion de son image». Ainsi, lors d'une réunion d'information sur l'offensive de charme de Nicolas Sarkozy envers le Brésil, il a été suggéré que le
chef de l'Etat ait utilisé Carla Bruni pour gagner le coeur des Latino-Américains: «Nous jugeons que Nicolas Sarkozy tire pleinement parti de la popularité deCarla Bruni
pour faire avancer les intérêts français au Brésil.»
Nicolas Sarkozy et la Tour Eiffel rouge et blanche
Un câble adressé par l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris à la secrétaire d'Etat HILLARY CLINTON , cité par le Guardian, indiquait en décembre 2009 que ses contacts à l'Elysée lui
racontait tout ce qu'ils devaient faire pour éviter de déplaire ou de provoquer la colère de Nicolas Sarkozy. L'exemple le plus marquant fut lorsque l'avion présidentiel français a
été dérouté pour ne pas qu'il passe au-dessus de Paris et que le chef de l'Etat aperçoive la Tour Eiffel revêtue des couleurs de la Turquie par Bertrand Delanoë à l'occasion de la visite du
Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.