New-York, Londres, Venise, Paris… depuis trente ans Philippe Starck a apposé sa patte sur de nombreux hôtels de luxe, mais c’est une vraie révolution que le créateur signe sur l’avenue Hoche. Après deux ans de travaux, le Royal Monceau rouvre ses portes. Trois cuisines, 149 chambres, un SPA, un cinéma et un accueil aux 100 fauteuils, pour un défi starckien : moderniser sans travestir un siècle d’histoire. Une fois e plus, c’est en grand penseur que Philippe Starck s’impose. « La dernière fois que la France a été moderne, c’est dans les années 1920-1930, avec des talents comme Jeanneret et Le Corbusier ».
Le résultat : un cinq étoiles qui refuse la neutralité de bon goût des autres palaces pour laisser place à la vie. Livre qui traine dans l’entrée, guitare dans le salon, plan de Paris sur le bureau, photos griffonnées… « C’est l’antipalace, en quelque sorte! Au Royal Monceau, on entre dans une chambre que quelqu’un vient de quitter. C’est ce que j’ai voulu recréer: une chambre qui n’est faite que de « gestes » que j’ai adaptés à l’ergonomie intelligente d’un homme normal. Qui installe son lit, non pas, comme tout bon bourgeois, contre le mur, mais en plein milieu de la chambre, et il le place de biais, de manière à pouvoir être réveillé par la douceur d’un rayon de soleil ». Le luxe sort de ses statuts figés, merci monsieur Starck.