
Les origines



Ferdinand du Tyrol





Il existe plusieurs versions sur les coïncidences de leur curieuse rencontre, et bizarrement, elles se situent en des lieux et même en des temps totalement différents. La première version se situerait à Augsbourg vers 1550, alors que Philippine avait une petite vingtaine d'année. Tandis que Ferdinand participait à une assemblée des Etats, le tendron faisait fondre l'AmEx paternelle par des emplettes coûteuses de toilettes italiennes.




Ferdinand: "Ah ben tiens, c'est vous "les clopes"?"
Philippine: "Ah bon vous vous souvenez? L'année dernière..."
Ferdinand: "Ah vouis parfaitement, je me souviens parfaitement, mais veuillez m'excuser maintenant parce que je suis venu ici dans un but bien précis et pour ainsi dire pressant..."
Bon, le reste du dialogue que nous a fidèlement laissé "Václav Březan" n'est pas spécialement intéressant. Ce qui l'est en revanche, c'est que Philippine attendit que son altesse s'essore, se lave les mains et se mouche pour reprendre la discussion avec lui. Et de discussion en discussion, de rencontre en rencontre, Ferdinand prit peu à peu conscience de la beauté, du charme, de l'intelligence et de toute la splendeur de Philippine, et...

Elle était ravissante. Et elle devait l'être fichtrement pour que notre Ferdinand abandonne pour elle tout prétention politique, et tout héritage pour sa descendance par un mariage morganatique (célébré secrètement, au château de la tante, à "Březnice"). Mais le mariage ne resta pas longtemps secret. Le père, l'empereur Ferdinand 1er l'apprit (en 1559), et ce fut un barouf épouvantable dont je vous passe les détails. Une fois refroidi, il finit bien par se résoudre devant le fait accompli, mais à la stricte condition que cette infamie reste dans la famille, et surtout, mais alors surtout, qu'il ne fallait surtout pas que Paris-Match l'apprenne.


Ferdinand 1er mourut en 1564, et les époux secrets déménagèrent au château d'Ambras en Autriche. Leur union était toujours secrète, le pape ne voulant toujours rien entendre à cause du scandale que cela provoquerait si Paris-Match publiait les photos. Le jeune frère de Ferdinand, Max II, alors empereur décéda en 1576, et ce n'est qu'après et qu'enfin, que le pape se résolut à déclarer le mariage Ferdinand-Philippine comme conforme et légitime. Philippine décéda 4 ans plus tard (et seulement 10 jours après sa tantine "Kateřina z Lokšan"), et Ferdinand épousa 2 ans après Anne-Catherine de Gonzague-Mantoue.

D'aucuns vous raconteront que Ferdinand aurait fait construire l'édifice spécialement exprès par amour pour sa secrète Philippine. Hum... alors selon d'autres, comme le gaillard rondouillard et moi-même, c'est peu probable. D'abord, parce que le pavillon d'été est un pavillon d'été et pas une résidence de résidence. Il fut construit sur un domaine de chasse éloigné de Prague, où la cour avait l'habitude de prendre du bon temps (chasse à cour, orgie et culbutage), et aucunement pour que la Philippine y vivent en bonne mère de famille.


Esotérisme et symbolique
Alors chais pas si je vous ai mis l'eau à la douche lorsque je vous ai parlé de l'architecture philosophique, mais il est plein de légendes, de mystères, de trucs occultes qui entourent cet édifice. Et comme je suis curieux par nature (mais aussi par habitude), je suis allé glaner quelques éléments croustillants que je vous livre bien chauds.






Bon, et puisqu'on est dans l'occulte, tiens, une autre histoire que je tiens du bonhomme rondelet. L'emplacement sur lequel a été construit le pavillon en étoile ne serait pas le fruit du hasard, mais l'aboutissement d'une sélection minutieuse d'un lieu surnaturel.


La décoration intérieure
En un mot, c'est splendide. Le hic, c'est que d'une certaine façon, c'est interdit de photographier, mais d'une autre, j'ai photographié un peu quand même, pour vous montrer.





Pero et Cimon de Valère (Valerius Maximus, De Factis Dictisque Memorabilibus, Libri IX): "Quand Pero dégrafait son corsage, pour donner la gougoutte à papa, tous les gars, tous les gars du village, étaient là, la la la la la la..." (inspiré du grand Georges B.)


Sur les murs, vous pourrez apercevoir des inscriptions diverses en matière pourpre. Cette couleur s'obtenait souvent en mélangeant du sang de bête à du vin, de la chaux, et de la crotte de chat (comme liant). Ces graffitis seraient d'origines diverses, principalement de la soldatesque ayant occupé le lieu durant les divers siècles. Il est cependant un dessin plus mystérieux.



Pis il y a encore 2 étages à visiter, normalement, mais pas là, pas quand nous on y était parce que soi-disant il fallait que ça sèche de l'humidité de l'hiver, que le carrelage d'époque devait se reposer, qu'il fallait mettre des patins, enfin plein de trucs juste pour qu'on n'y aille pas. Du coup, ben on n'y est pas allé, et du coup, ben je ne vous dirai rien de ce qui s'y trouve vu que je ne l'ai pas vu (frustration). D'après le préposé au déchirage du ticket d'entrée, il faut attendre fin mai, début juin pour y aller, et l'on y trouverait surtout des carrelages au sol d'époque.
Et après?


En 1741, ce sont les troupes franco-bavaroises du maréchal de France Charles-Louis-Auguste Fouquet de Belle-Isle qui camperont dans la forêt (le maréchalissime dans le pavillon), alors qu'elles s'en partaient en guerre contre Prague dans le cadre de la guerre de succession au trône d'Autriche (dont par ailleurs Prague se foutait totalement) que se livraient Charles VII (grand électeur de Bavière) et Marie-Thérèse (l'imper à 'trice). Les conséquences furent terribles, car outre que les écologistes ne trouvèrent plus un seul escargot vivant sur une surface de 15 km à la ronde, l'on dut également replanter 5 hectares de cuisses de grenouilles totalement ravagés (les hectares) après la retraite des troupes de Charles-Louis-Auguste, coup-de-pied-au-cultées jusqu'à derrière le Rhin.



