Ton existence entière est possédée
Par une force insondable
Souvent je t'ai vu les bras liés
Crucifié à la douleur
Souvent je t'ai vu prosterné
Sous le poids d'une vie - l'as tu subie ou choisie ? -
Trouves-tu ta place dans un autre monde ?
Sais-tu ce qui se cache derrière cette porte ?
En vain tu cherches la clé
Mais elle n'existe nulle part
Réveille-toi je t'en prie
Avant que tu ne changes encore
Avant qu'il ne soit trop tard
Tout parait lucide à ta conscience
Mais pourtant j'entend les mots
Les cris s'échapper de ta bouche
Et se déverser sans fin
Des milliers de récits
Qui se mélangent, qui se brouillent
Clairement, incompréhensiblement
Tel des lames tranchantes
Qui rencontrent mon coeur
Et font mal, tellement mal
J'essaie de te comprendre
Comprendre ces descriptions
Du monde que tu refais
De ces univers oubliés, cachés
Ces souvenirs du futur
Ces moments présents qui n'existent pas encore
Et ces passés invécus
Que tu me décris sans cesse, sans fin
J'essaie de te suivre
Mais je sais que lorsque les cauchemars t'emportent
Le réveil n'existe pas
Ces mauvais rêves tu les portes en toi
Ce mal être, de ton cerveau
Se propage et coule dans ton sang
Jusqu'aux plus infimes morceaux de ta chair
Il ronge ton âme comme l'acide
Et ta peau brûle de tes propres rages
Souvent je t'ai vu les veines incisées
Et ton sang répandu autour de toi
Tel une barrière
Contre les ombres gangrenées de ce monde
Auxquelles tu cherches à échapper
Ton sourire dépérit un peu plus
A chaque retour de tes sombres voyages
Je vois la peur dans tes yeux
Celle des êtres, celle de toi même
Les jours s'étouffent et sur ton visage
Se gravent des cicatrices de désespoir
Tu es pris dans une quête vaine
Dans le délire de la vie
Du bien, du mal et celui de la mort
Tu cherches un sens au monde, à l'existence
Suffoquant dans de glauques nuages de fumée
Emprisonné entre les nervures tranchantes d'une feuille
Tu recherches ton sens
Mais saisis plutôt le temps
Avant qu'il ne soit trop tard
J'aimerais que tu t'endormes
Et que tu oublies
Jusqu'à ton propre reflet et ton propre nom
Et qu'à ton réveil
Tu me reviennes à jamais
Guéri de ton châtiment
Délivre-toi, je t'en prie, sens-toi vivant
Avant qu'il ne soit trop tard
Ou peut- être est-ce réellement dans tes voyages
Que la vérite existe
As-tu perdu ou trouvé la raison