L'un des défauts majeurs d'Animal était son cruel manque d'imagination au niveau des paroles (que l'artiste a co-écrites). Sur Cannibal, il n'y a pas eu de changements majeurs: en effet, on prend les mêmes thèmes (la fête, l'amour, les trucs trash...) et on recommence. A vrai dire, on ne demandait pas à Ke$ha d'écrire du Shakespeare mais on aurait voulu que pour une fois, elle fasse un petit effort... c'était trop demander visiblement. Tant pis, on fait avec.
Mais là où le bât blesse, c'est inévitablement au niveau musical: Animal ressemblait à ces innombrables compilations sans intérêt qui envahissent les magasins chaque année et malheureusement, c'est le cas de Cannibal. La faute aux producteurs de l'EP (les mêmes qu'Animal à savoir Dr. Luke, Benny Blanco, Ammo ou encore Max Martin) car ces derniers se sont mis en mode "pilote automatique": en effet, sept (We R Who We R, Cannibal, Blow, Grow A Pear...) des huit chansons inédites sont des resucées de Tik Tok, Stephen (The Harold's Song) ou encore Take It Off. On y retrouve les mêmes éléments (au détail près): les rythmes répétitifs, des sonorités pseudo électro/dance de mauvais goût, l'utilisation inutile et abusive de l'autotune... bonjour l'inspiration. Malheureusement, la présence de Sleazy (piste pop/urbaine co-produite par Bangladesh) et du remix d'Animal (les seules pistes qui diffèrent du reste de l'EP) ne changeront pas la donne.
Difficile de conclure à propos de cet EP. Il faut, cependant, se rendre à l'évidence: Cannibal n'apporte strictement rien de nouveau par rapport à Animal. En fait, Ke$ha et ses producteurs ont préférer jouer la carte de la sécurité au lieu de tenter quelque chose de nouveau. Et de ce fait, cette réédition est sans conteste (et au risque de fâcher les fans) l'une des plus pauvres de cette année 2010. Pour écouter Cannibal légalement, cliquez sur ce lien.