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Raging bulles - Les pires manies de la Birmanie

Publié le 12 janvier 2008 par Benjamin Mialot
Chroniques birmanesEntamé chez l'Association, Guy Delisle poursuit son portrait des dictatures et régimes autoritaires de notre douce planète chez Delcourt, dont la collection Shampooing accueille la troisième variation. Après la Chine et la Corée du Nord respectivement dans Shenzhen et Pyongyang, c'est donc au tour de la Birmanie d'être auscultée par le regard humble mais fureteur de l'auteur.
Accompagnant sa femme, membre de Médecins sans Frontières, Delisle a passé un an en Birmanie avec elle et son nouveau né. Assez de temps pour constater les dérives du pouvoir militariste local, qui surveille les autochtones et cloitre un prix Nobel chez elle (Aung San Suu Kyi, pourtant élue démocratiquement), mais aussi pour poser un regard curieux, amusé et fasciné sur les spécificités culturelles du pays : la Fête de l'eau où tout le monde s'arrose, trois jours de méditation dans un temple bouddhiste, les limitations techniques, l'architecture coloniale britannique...
Autant d'éléments (et bien d'autres) qui attirent l'oeil et les outils de Guy Delisle, dont les planches se partagent entre ses découvertes, ses rencontres (avec d'autres expatriés, avec des dessinateurs du coin...), son travail et son devoir de père, avec une parte égale de sérieux et d'autodérision. De quoi élargir le point de vue offert et judicieusement rappeler que Delisle n'a pas pour vocation de pondre un guide de voyage précis (même si son livre ferait un bon complément du Routard) ni d'exposer des témoignages définitifs sur son expérience ou un point de vue amener à faire autorité (ha ha ha).
Ainsi, Chroniques birmanes s'équilibre joliment entre des séquences dramatiques et d'autres plus légères, entre le reportage et le nombrilisme (léger), évitant dès lors la redite de ses ouvrages passés. Cerise sur cette pâtisserie drôle et passionnante (et consistante) , le graphisme qu'emploie Delisle est d'une lisibilité exemplaire, et cache derrière son apparente simplicité une acuité et une technique bien réelles (voir à ce titre les séquences muettes qui multiplient les petites vignettes et accélèrent le rythme de la narration). De quoi en redemander, même si on souhaite au bonhomme que son travail futur ne soit pas catalogué par cette spécialité.
Chroniques birmanes - Extrait
Chroniques birmanes
(Delcourt) - 2007
Verdict du Père Siffleur
Père Siffleur

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