Me faire ça à
moi
de Pierre Grimblat
Editions Michel de Maule (octobre 2010)
254 pages
Résumé
L'humour, c'est connu, se pratique au premier, au deuxième voire au troisième degré selon que l'on a ou non l'esprit d'escalier.
Jean-Do, le héros du roman, cumule l'esprit d'escalier, les vertus alpestres des grands séducteurs et un sens de l'humour qui, degré par degré, fait gagner son lecteur à la Loterie nationale du
rire. Jean-Do fait rire. D'abord, privilège du désespoir, de lui-même, encore et toujours acteur de ses ridicules de fils de famille, né une cuillère nickelée dans la bouche et un baobab dans la
main, tout occupé de lui-même, de ses conquêtes, de ses caprices.
Il fait rire ensuite de ses semblables, les oisifs et les oisives du grand monde qu'il décrit avec la précision jubilatoire d'un ornithologue traquant l'oie blanche, le merle moqueur et la
vieille VIP. Mais ce n'est pas tout. Jean-Do a des problèmes de conscience, des tourments métaphysiques, des interrogations philosophiques pour lesquelles il n'a d'autre interlocuteur que
l'Eternel, c'est-à-dire Marcel Proust.
Un Marcel mélancolique, observant que son temps perdu n'est pas retrouvé, et que Jean-Do a beau se décarcasser, il n'est pas prêt de le rapporter aux objets trouvés. Si en anglais " swan " est un
cygne noir, pour Pierre Grimhlat, Jean-Do (Swann) est un signe qui glisse avec élégance sur le lac de la page blanche et s'envole vers les cieux toujours bleus où l'humour abolit les
nationalités. Gérard Mordillat.
L'auteur
Saint-Germain-des-Prés, jeune poète découvert par Boris Vian puis Raymond Queneau. Radio : Assistant de Francis Blanche. New York : Stagiaire TV à la NBC affecté au NBC Symphony Orchestra dirigé
par Arturo Toscanini. Adapte avec Aznavour pour la comédie musicale Finian's Rainbow. Retour Paris : Directeur artistique disques Philips, Jacques Canetti lui commande un opéra avec Michel
Legrand. Directeur de la Créativité agence Publicis. Cinéma : premier film co-écrit avec François Truffaut Me faire ça à moi (déjà !) sélectionné par la Director's Guild d'Hollywood. L'empire de
la nuit co-écrit avec Frédéric Dard. Suivront Les amoureux du France – Cent briques et des tuiles – Slogan (rencontre Gainsbourg Birkin) – Dites le avec des fleurs – Lisa. Acteur dans Tournée de
Mathieu Amalric. TV : crée et réalise de nombreux films et séries internationales. Prépare un récit romanesque de sa trajectoire Une saison sur terre.
Mon avis
En premier lieu, je tiens à remercier Gilles Paris et les Editions Michel de Maule pour cette
proposition de lecture.
J'avais été très intriguée à la lecture de la quatrième de couverture et avais hâte de découvrir ce roman à l'humour annoncé de ce "tout jeune " auteur qu'est Pierre Grimblat.
Le ton est effectivement moderne, enlevé, vif, et les chapitres assez courts et aérés en font une lecture aisée et agréable.
Par contre, je dois avouer que je ne suis pas parvenue à entrer dans cette histoire. Dans le préambule "Au lecteur", Pierre Grimblat annonce "Munissez vous d'un trousseau de clés pour
identifier la plupart des personnages dissimulés par précaution juridique derrière des noms d'emprunt. Car ces célébrités habituées des pages people sont connues et bien réelles et leur stupidité
comique ici révélée pour la première fois".
Le hic, est que je ne lis pas les pages people et habite en Auvergne (très loin du parisianisme relaté ici). Je n'ai reconnu absolument personne dans ce livre . De plus, j'ai trouvé que tout
ici était une ode à la superficialité (but, je pense recherché par l'auteur). Contrairement à ce à quoi je m'attendais, et hormis quelques scènes burlesques (voire grotesques), j'ai trouvé
cette vie parisienne et de jet set triste et ennuyeuse. Tellement ennuyeuse que cette lecture m'a ennuyée et que le côté farce de cette sotie m'a plus désolée que fait rire.
A noter que j'ai eu la même sensation avec un autre roman lu récemment (et non des moindres) :Suites impériales de Bret Eston Ellis