Madrugada – The Best Of
sorti le 29 novembre 2010 chez Emi
Les années passent, dix ans déjà, et l’on réalise qu’on n’a jamais tant aimé le meilleur groupe de rock bien sombre venu de Norvège : Madrugada. Savoir si cela tient au chant grave de Sivert Høyem ou aux ambiances saisissantes de mélancolie qui accompagnent les morceaux, Madrugada m’a toujours semblé être un groupe de torturés pour dépressifs. Histoire de noircir encore plus le tableau, l’été 2007, le guitariste Robert S. Burås meurt brutalement pendant l’enregistrement de l’ultime album des norvégiens qui sera appelé sobrement Madrugada et sortira en janvier 2008. Le groupe se fait remarquer et charme bon nombre d’auditeurs dès sa première réalisation : Industrial Silence véritable mine de pépites musicales (“Beautyproof”, “Higher”, “Norwegian Hammerworks Corp.”,”Strange Colour Blue” ou encore “Belladonna”). L’année suivante The Nightly Disease et son “Sad Mambo” crédibilise un peu plus le groupe aux yeux d’un public plus que comblé par ce rock obscur d’une tristesse jouissive. En 2002 sort The Grit, album un peu décevant puis trois ans passeront avant un retour réussi avec The Deep End. Cette réalisation nettement plus complexe que les précédentes accroche dès le premier titre “The Kids Are On High Streets”. Puis en 2008 Madrugada retrouve naturellement ses démons noirs dans un album où chaque morceau semble étrangement porter le poids du décès du guitariste ; on se souvient de l’inoubliable titre “Look Away Lucifer”.
L’été dernier Madrugada sortait une édition deluxe (2 CD) de leur premier album Industrial Silence avec des pistes remixées et un second CD proposant des versions live ou bonus. Il y a deux jours c’est un Best Of regroupant sur 2 CD le meilleur donc de cette décennie : 27 titres connus et l’inédit “All This Wanting To Be Free”. Les deux disques suivent une thématique particulière : le premier se veut nettement plus noisy rock et agressif se présentant comme une set list idéale alors que le second propose les morceaux beaucoup plus doux du groupe. Voilà un double album qui vient clore magnifiquement l’un des plus beaux chapitres du rock norvégien.
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