Bento time #3 : les nems du réconfort

Par Marong

Ouais, bon, ok, je vous bassine avec mes élèves parfaits, ceux du lycée alternatif que je veux emmener en voyage, qui me font valser au bal, qui m'appellent par un petit surnom ("Bambou", si vous voulez tout savoir) et qui viennent en cours même s'ils ne sont pas obligés.

Mais il y a aussi les autres : ceux qui sont soi-disant recrutés sur concours, l'élite de la nation, les petits génies de la science, eh bien ceux-là croyez moi, c'est des cons. Je ne m'étalerai pas sur les méthodes éducatives, mais je fais l'expérience chaque semaine d'une école qui enseigne en Montessori slash plein de trucs alternatifs, et où les élèves sont ultra responsables, ont un niveau de français et d'anglais ahurissant et regorgent de créativité, et puis les autres, ceux qu'on surprotège et à qui on monte le bourrichon en leur disant qu'ils sont merveilleux et que tant qu'ils sont bons en physique, le reste n'a pas d'importance. Ceux là sont totalement infantilisés, d'une immaturité à pleurer, n'ont aucune imagination et sont complètement coincés dès qu'il s'agit de faire deux phrases à l'oral.

Du coup, mes mercredi et jeudi consistent largement en une grande bataille contre le monde entier pour m'imposer. Depuis que j'ai réussi à me défaire de l'emprise de l'oeil de Sauron et que la gestapo n'assiste plus à mes cours, il est un peu plus facile de taper du poing sur la table face à mes élèves, mais je ne peux pas sauver des eaux tant de demi-noyés, mi-morts, mi-inconscients, deux-tiers-je-m'en-foutistes.

Je salue donc Balint, qui aurait pu jouer le rôle de Doug dans Hero Corp tant il se fige quand je lui adresse la parole ; Adam qui a écouté plus de mp3 sur son iPod que ma voix durant les cours de français ces 3 derniers mois ; Sinus, qui ne voit pas pourquoi je lui interdirais de rouler une cigarette en cours (c'est vrai ça, pourquoi ?) ; Niki, parce que je l'ai mise à la porte aujourd'hui tant son bavardage indifférent à ma présence et au fait qu'un cours se déroule dans la même pièce est agaçant ; et puis je salue mes collègues pour m'avoir dit que je n'aurais pas dû confisquer la calculatrice graphique d'Attila "parce que ça se trouve il a cours de maths aujourd'hui", pour m'avoir dit que c'est normal que Niki soit bavarde puisque ses parents ont divorcé (si tous les enfants de divorcés étaient excusés pour leurs bavardages, je changerais de job illico) ; et enfin pour m'avoir dit de ne pas faire trop attention aux mauvais élèves mais de plutôt me concentrer sur les bons (et pourquoi pas maintenir la tête des mauvais sous l'eau, hein ?).

Bref, tout ça pour vous dire qu'après tous ces efforts, il me faut de réconfort, et qu'un bon bento préparé avec amour par moi -même (Le Chat ne cuisine pas), eh bien ça n'a pas de prix quand arrive la fin de la matinée. Cette semaine : des nems.


Nems porc-carotte sur feuille de salade, fraise de sauce soja,
Ritter sport au Marzipan (mon préféré !!), Pomme, Earl Grey

Ingrédients pour 4 personnes :
- 200g de filet de porc
- 4 grandes galettes de riz
- 1 laitue
- 100g de germes de soja
- 1 carotte
- 100g de vermicelles de riz
- 10 feuilles de coriandre
- 2 brins de menthe
- 1 pincée de sucre
- 2 cuillères à café de nuoc mâm
- 2 cs d'huile de tournesol

Pour la sauce :
- 10cl de vinaigre blanc
- 10cl de nuoc mâm
- 30cl d’eau
- 170g de sucre

Mélanger tous les ingrédients de la sauce et laisser reposer à température ambiante.

Mélanger 2 cs d'huile, les gousses d'ail et les lanières de porc et laisser mariner 3 heures (facultatif mais le résultat est meilleur).
Couper les carottes en julienne et faire frire dans une poêle anti-adhésive. Ne pas mettre d'huile.
Chauffer une grande poêle et y verser le mélange de lanière de porc (huile, ail et graines de sésame). Environ 5 minutes. Laisser tiédir.
Tremper les feuilles de riz dans de l’eau tiède pour les humidifier 10 à 12 sec. Déposer sur un linge propre.
Disposer les légumes et les lanières de porc au bas de chaque feuille (premier tiers de la feuille). Faire un cylindre avec la garniture en laissant 2,5 cm (1 po) non garni de chaque côté.
Rabattre les deux côtés (parties non garnies) des feuilles de riz par-dessus la garniture et rouler fermement à partir de celle-ci de façon à tout emprisonner dans la feuille de riz.
Lavez et égouttez les germes de soja. Lavez, égouttez et séchez les feuilles de laitue, la menthe et la coriandre. Coupez le porc en fines lanières. Dans un saladier, mélangez la viande avec le nuoc mâm et 1 pincée de sucre, et laissez mariner 2h au frigo.Trempez les galettes de riz dans un grand saladier d’eau tiède. Dans une grande poêle faites griller rapidement la viande. Dans une grande casserole d’eau bouillante, faites blanchir 2mn les germes de soja et égouttez-les.Faites cuire les vermicelles de riz le temps indiqué par le fabricant. Égouttez et posez les galettes sur votre plan de travail.Sur chacune d’elle, disposez du porc grillé, du soja, des vermicelles, une feuille de salade, de la menthe, de la coriandre rabattez les deux extrémités de la galette et roulez-la. Dans un bol, mélangez le vinaigre blanc, les 10cl de nuoc mâm, l’eau et le sucre. Servez les rouleaux de printemps avec la sauce à part, quelques feuilles de laitue et de menthe.


(Oui, je sais, mon beau vernis gris que j'ai soigneusement appliqué en vue de mon inspection de demain
au lieu de préparer mes cours est un peu écaillé)