Je suis depuis lontemps abonné à Transflash, lettre électronique du Certu (Mobilité et déplacements urbains), qui m’offre, tous les mois, un panorama des réalisations des collectivités locales et de leurs projets concernant les mobilités urbaines.
J’avais mis de côté le n° de Novembre dans lequel D. Boy, du Cevipof analysait l’écart, sur un même problème, entre les conceptions de la population et de ses élus car, notamment depuis le vote favorable des députés et sénateurs au Traité simplifié, pâle re-sucée du Traité Constitutionnel européen refusé par référendum en 2005, c’est une problématique qui me titille. Extrait:
“La Rédaction: L’opinion « les désordres du climat sont causés par l’effet de serre » recueille l’assentiment de 34 % des parlementaires (21 % en 2003) et de 50 % des français (35 % en 2003). Cette opinion progresse des 2 côtés, mais comment expliquez-vous la nette différence entre parlementaires et « citoyens » ?
D.B. Sur tous les critères, le grand public parait plus préoccupé par les risques environnementaux que les parlementaires. Cet écart peut s’expliquer partiellement par le fait que l’ensemble des parlementaires sont une population plus masculine et plus âgée que la moyenne des Français. Une interprétation complémentaire peut être que les parlementaires, en responsabilité de la gestion de l’économie, surtout dans une période de crise, souhaitent avant tout préserver ou retrouver des taux de croissance assurant une baisse du chômage”.
Deuxième question:
“L.R.: Que ce soit pour limiter le vitesse des automobiles dès leur fabrication, stopper la construction d’autoroutes, ou abaisser la vitesse sur autoroute, les chiffres sont nettement plus importants dans le public, par rapport aux parlementaires. Quelle est votre interprétation de ce décalage récurrent ? (On constate effectivement un écart de 20 à 30 pts entre les réponses du public, favorables à des mesures de limitation de vitesse, d’arrêt de construction d’autoroutes, et celles des parlementaires)
D.B. L’explication est du même ordre que pour la question précédente. Il se peut aussi que les parlementaires soient plus exposés que le grand public aux arguments, voire à le pression, des représentants de l’industrie automobile”.
D.B. souligne que, paradoxalement, “un statut social élevé, tel que celui des parlementaires, va dans le sens d’une plus grande sensibilité à l’environnement” et donc que les résultats devraient être inverses, ce qui ne laisse place qu’à deux grands types d’explications:
- Une, noble: les parlementaires ont à prendre en compte l’intérêt général et sont donc sensibles aux arguments économiques ayant une influence sur l’emploi.
- Une autre, qui l’est beaucoup moins: Les parlementaires sont très sensibles (du moins infiniment plus que la population) aux arguments et pressions des lobbies économiques et industriels.
Quel est votre avis ?