Le rapport annuel des experts suit une nouvelle fois les prérogatives du gouvernement. Le 17 novembre, le quotidien les Echos, qui avait annoncé cette absence d'aide, prévoyait un SMIC 2011 à un peu plus de 9 € brut de l'heure. Les chiffres officiels seront annoncés le 14 décembre par le ministre du travail, Xavier Bertrand.
Un SMIC jugé déjà trop élevé
Pour les experts, le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC), se doit d'être géré prudemment. "Une politique de soutien au revenu des travailleurs pauvres et une politique stable et pérenne de maîtrise des coûts salariaux" étant primordiale. Selon eux "les hausses du salaire minimum, si elles peuvent améliorer la rémunération des personnes en emploi, ont surtout pour effet d'éloigner du marché du travail les plus fragiles".
Gilbert Cette, un de ces experts nommés pour 4 ans, jugeait dans un rapport en 2008, un niveau trop élevé du SMIC et une application trop "uniforme" ne tenant pas comptes des particularités de chacun (type d'activité, âge, région,...).
Les mécanismes légaux de révalorisation a minima.
Sans tenir compte d'aide extérieurs, la loi prévoit une hausse annuelle obligatoire. Deux éléments sont ainsi pris en compte :
- L'évolution de l'indice des prix à la consommation sur un an (de novembre à novembre de l'année suivante) appelée IPCO ;
- Le salaire horaire de base ouvrier sur un an (de septembre à septembre) appelé SHBO.
La formule de calcul de l'obligation légale de revalorisation du SMIC est la suivante : IPCO + (SHBO -IPCO) / 2.
Ainsi, la hausse annuelle du SMIC ne peut être inférieure à la moitié de l'augmentation du pouvoir d'achat des salaires horaires moyens.
En résumé, le SMIC 2011, ne devrait être calculé qu'à partir de l'inflation et de l'évolution du pouvoir d'achat du salaire horaire de base ouvrier. Le rapport présenté le 30 novembre a été jugé " scandaleux" par certains députés, estimants "qu'une des solutions pour sortir de la crise est d'augmenter le pouvoir d'achat".