Hier soir, comme canal+ était en clair (je n’ai pas les moyens ni l’envie de me payer un abonnement onéreux), j’ai regardé le grand journal, à un moment où Manuel Valls et BHL, étonnamment complices (encore que…) étaient en gros plan (voir ici, 1er décembre 2010, partie 2).
Je suis tombé sur le moment précis où BHL, après une chronique Ap(h)atique, a réagi en faisant remarquer que Marine Le Pen et Mélenchon pourraient bien troubler le jeu habituel des stratégies politiques traditionnelles.
Déjà, je me suis senti très mal, en tant qu’adhérent et militant du parti de gauche, d’être associé au front national. Peut-être n’avons-nous pas les mêmes valeurs, ce dont l’un des animateurs s’est enquis auprès de Manuel Valls, en lui demandant si vraiment on pouvait renvoyer dos à dos le FN et le Parti de Gauche.
Ce à quoi Mr Valls a répondu, si j’ai bien compris, oui. De manière beaucoup moins claire que cela cependant, ce qui est tout à son déshonneur.
Venant de BHL, qui a déjà fait la preuve de la crédibilité que l’on pouvait accorder à ses propos à l’occasion de l’affaire Botul notamment, m’en fiche : il n’est rien, qu’un homme maniéré et sans intérêt qui est à la philosophie ce que Maïté était à la pêche à la morue.
Mais que Valls, prétendument socialiste, puisse me ranger à travers Mélenchon, au même registre que celui de Marine Le Pen ou d’un électeur du front national, c’est proprement insupportable et j’exige réparation de tous les membres du parti socialiste qui soutiennent de tels propos déshonorants pour tout leur parti.
Cela me fait d’ailleurs rappeler que nous attendons toujours, me semble-t-il, la réponse officielle du dit parti après les propos de Huchon et Valls (qui récidive, voir ici).
Pour en revenir à mon état lors de cette émission, je me suis senti mal. Très mal… J’ai en effet passé toute ma vie à défendre les opprimés, les démunis, les sans voix, les personnes qualifiées pudiquement d’être en situation d’exclusion, à lutter activement contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie quelle qu’en soient les formes, et cela dans ma propre famille, pour me retrouver rangé dans le même sac que cette grosse blonde décolorée à la voix si masculine et aux idées nauséabondes ?
Ce n’est pas juste. Je ne laisserai jamais dire à personne que Mélenchon est le meilleur allié de Sarkozy. C’est ignoble et ridicule, infondé. On ne me fera jamais accepter la pensée (déjà véhiculée lors de l’ascension du FN, au moment de Ras l’front), qu’être contre, c’est être pour.
Dans un langage plus soutenu, on n’appelle cela de la contre réthorique, figure de style permettant de tordre un argument jusqu’à l’absurde, et au non sens.
(Nicolas, sort de ce corps, je t’ ai reconnu…)
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