Et Habana Centro, contrairement à ce que son nom pourrait laisse présager, n'est pas du tout un quartier d'affaires ou commercial moderne, il est en fait un quartier résidentiel. Coincé entre Habana Vieja, le Vedado et la Mer des Caraïbes, ce quartier étendu fournit pourtant l’opportunité de plonger dans la vie authentique de la ville; les épiceries et petits bistros avec leurs prix affichés en pesos nationaux, la présence plus marquée de cubanos occupés à leurs activités quotidiennes et l’absence d’autobus de touristes (et de touristes en général, en fait, puisque nous n’avons pas croisé un seul gringo de toute la journée passée dans le Centro) font d’une journée d’exploration du quartier une des plus agréable promenade urbaine qu’un voyageur indépendant peux imaginer à La Havane.
Un grand boulevard divisé par un terre-plein sépare Habana Vieja du Centro. Ce boulevard, appelé El Prado, relie le Malecon, le long de la mer, au Parque Central en face du Capitole. Un saut de deux coins de rues derrière le Capitolio permet d’atteindre l’ancien Barrio Chino et les rues du Centro, dépourvues d’autres touristes. On y découvre alors une architecture riche en détails et décorations, des hauts édifices résidentiels aux balcons hétéroclites et colorés, ainsi que quelques inévitables vieilles voitures des années 50. Habana Centro est un très vaste quartier, deux fois plus vaste que Habana Vieja. Avec les immeubles de trois ou quatre étages, les locaux qui écoutent de la musique ou bricolent leurs voitures dans la rue et les quelques tiendas locales, certaines des rues du Centro rappellent avec plaisir des quartiers de Xela au Guatemala, ou encore Quito en Équateur. C’est définitivement le quartier idéal pour explorer la vie quotidienne à La Havane, sans qu’elle n’ait été présentée ou mise en scène pour votre visite; sans qu’on ne l’ait organisée autour de thématique dans un musée. La vie cubaine, tout simplement.
Quelques photos captées dans Habana Centro:
Le boulevard El Paseo de Marti, surnommé El Prado, est bordé de lions et forme le lien entre les deux quartiers centres de La Havane et la promenade en bord de mer.
Mes deux compagnons dans une des larges rues tranquilles du Centro, loin de toute activité touristique.
La façade délabrée de l'ancien Hôtel New York, juste à l'entrée du Barrio Chino, l'ancien quartier chinois de La Havane. J'ai passé dix minutes à tenter de prendre une bonne photo de cette façade avec une vieille voiture passant devant "par hasard", mais ma patience n'a pas été récompensée; il y avait toujours une autre voiture ou un piéton en face de l'objectif quand une vieille voiture photogénique passait devant l'hôtel, alors j'ai finalement pris ma photo avec des piétons, ce qui s'est avéré plus intéressant, finalement, et aussi plus représentatif du quartier.
Certains immeubles du quartier sont décorés de murales élaborées. Une ruelle est même devenue célèbre grâce à ce genre d'art urbain (voir plus loin).
À part les vieilles autos américaines des années 50, la Lada est certainement le modèle de voiture le plus répandu à La Havane.
J'ai croisé plusieurs chats (que j'ajouterai à mon album des chats du monde dans quelques jours), et aussi plusieurs chiens. Bien qu'on rencontre à La Havane le typique chien latino, on croise également quelques chiens dont la race est plus facilement identifiable, le teckel étant l'un de ceux-là et dont ce représentant a justement pris la pose pour nous.
Les rues d'Habana Centro sont bordées d'édifices résidentiels à plusieurs étages et dont la construction remonte probablement aux 19e et début du 20e siècle. Ce quartier ne déparerait ni certains coins du Vieux Montréal ni certains quartiers de New York ou de Buenos Aires, ce qui est fascinant pour le visiteur habitués à un autre type d'Amérique Latine.
Ce crane de chèvre est l'un des nombreux objets hétéroclites ou recyclés dans le décor de la Callejon de Hamel, une petite rue étroite du Centro qui est dédiée à la culture Afro-cubaine.
Un autre exemple d'édifices résidentiels sur une large rue du centro (San Lazaro cette fois-ci, pour les amateurs de détails). Nous avons visité un "supermarché" non loin de là, sur cette rue, où nous n'avons finalement rien trouvé qui puisse nous aider à nous faire un dîner, ou un souper un peu plus tard. C'est que le supermercado ne propose que des ingrédients et que ne passant qu'une semaine sur place, je n'avais pas jugé opportun d'apporter mon habituel réchaud de voyage.
Certains immeubles montrent une décoration extérieure fort élaborée, avec de nombreux détails et de jolis balcons tout en rondeur, en plus d'arborer des couleurs chaleureuses.
Un dernier exemple d'immeuble résidentiel chaleureux et coloré, avec ses balcons en rangées.
Sur cet auto-portrait en réflexion sur une immeuble d'angle sur la limite entre Habana Vieja et Habana Centro, on peut également voir le très joli édifice Art Déco Bacardi.
L'arrière de certains édifices, visibles de la Callejon de Hamel, a été peint d'une fresque par Salvador Gonzalez au début des années 90. Le résultat est étonnant et accueillant et l'ensemble du décor de la ruelle est fait de divers objets recyclés, comme de vieilles baignoires récupérées pour faire des bancs publics, par exemple.
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