Écrit par RFI
Jeudi, 02 Décembre 2010 18:54
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Les vingt-deux membres du Comité Exécutif de la FIFA ont fait littéralement souffler le chaud et le froid jeudi 2 décembre en confiant l'organisation de la Coupe du monde 2018 à la Russie et celle de 2022 au Qatar. C'est un choix novateur et même aventureux qui récompense le plus grand (17 millions de km²) et le plus petit (11.500 km²) des pays candidats au grand oral de Zurich. Il attribue surtout l'épreuve quadriennale à deux candidatures très dissemblables et renvoie au piquet les deux grands favoris qu'étaient l'Angleterre et les Etats-Unis.
La Russie a du travail
On ne saura jamais si la campagne anti-FIFA orchestrée par quelques médias anglais, qui ont dénoncé la corruption ayant eu cours au sein des instances mondiales du foot, ont nui à l'Angleterre. Toujours est-il que la présence du Prince William et du Premier Ministre David Cameron n'ont pas produit le même effet que celle de Tony Blair dont le forcing de dernière minute à Djakarta en 2005 avait valu à Londres d'être choisi par le CIO pour organiser les Jeux Olympiques de 2012. Comme pour prendre le contre-pied des Anglais, le premier ministre russe Vladimir Poutine avait choisi de rester en retrait après avoir fustigé l'attitude « déloyale » des britanniques. Peut-être était-il assuré que le lobbying russe avait mieux fonctionné que celui de ses adversaires ?
La candidature anglaise était certainement la meilleure sauf pour les vingt-deux votants qui l'ont éliminée dès le premier tour de scrutin (seulement deux votes !). Ils ont privilégié la Russie, nation immense qui a opportunément choisi de regrouper les villes organisatrices dans la partie occidentale de son territoire, exception faite d'Ekaterinbourg. Portés par une économie en moins mauvaise santé que d'autres, les Russes ont quand même du pain sur la planche d'ici 2018. Ils ont deux stades à construire, quatorze autres à rénover et des infrastructures (transports, hôtels) à fortement améliorer avant d'accueillir le monde. Sur le plan de l'image (violence, racisme, corruption), les Russes partent également de loin mais on disait la même chose de l'Afrique du Sud avant qu'elle ne délivre une édition 2010 parfaitement réussie.
Le Qatar, comme un défi
Si la tenue de l'édition 2018 constitue une petite surprise, celle de 2022 attribuée au Qatar ressemble à un défi. Pour la première fois dans l'histoire du sport, un pays du Moyen Orient se voit confier l'organisation d'une compétition sportive d'envergure planétaire. C'est une avancée considérable mais aussi un challenge d'un point de vue logistique et climatique. S'il ne manque pas de ressources et promet des stades futuristes, le Qatar va devoir faire preuve d'imagination pour accueillir chez lui la planète foot dans un rayon de 50 km et pour permettre aux joueurs et aux spectateurs de supporter la chaleur de ses étés caniculaires (50 degrés à l'ombre en juin-juillet).
En choisissant l'originalité, les votants ont peut-être aussi été sensibles au fait que la plupart des stades qataris seront démontables et offerts, une fois la Coupe terminée, à des pays en voie de développement. C'est une opération à la fois originale et louable que les hôtes du Mondial 2022 ont été les seuls à proposer. Autres grands déçus avec les Anglais, les Américains devront également attendre leur tour et peut-être plusieurs tours. Après l'Afrique (Afrique du Sud 2010), l'Amérique du Sud en 2014 (Brésil), l'Europe de l'Est en 2018 (Russie) et le Moyen Orient en 2022 (Qatar), le ballon rond cherchera peut être à poursuivre sa course vers des contrées inexplorées comme l'Australie ou la Chine.