Dans le vocabulaire de l'élégance d'autrefois, il y a des détails qui ont leur importance. Le mouchoir
en est un. Il est une marque du raffinement de celle ou celui qui l'utilise. La finesse de ce linge, la beauté de sa dentelle, le parfum qu'il exhale, la subtilité de ses motifs et l'originalité
de leur arrangement, sont autant de signes de la qualité d'un individu. La personne qui n'a pas de quoi s'offrir un bel habit, peut révéler sa distinction avec ce tissu, la délicatesse de son
âme. Un homme peut apprendre de la sensibilité d'une femme qu'il ne connaît pas, par la simple vue de son mouchoir et la manière dont cette délicatesse lui est révélée : par quels gestes, quels
jeux. Il s'instruit de jusqu'où l'aventure peut aller. Une dame qui fait choir son mouchoir dans le but qu'il soit ramassé donne le gage
Dans la première moitié du XIXe siècle, il est de bon ton pour les hommes de laisser leur mouchoir sortir d'une poche : voir article intitulé 'Les originales élégances de 1803'. De toutes les façons, il n'y a rien dans la panoplie de l'élégance qui ne soit pas au profit du rythme du jeu et du plaisir de celui-ci.
Photographie 2 : Femme de 1807 avec un mouchoir. Détail de la planche 809 du Journal des dames et des modes, « Capote de Mousseline Brodée. ». Dimensions : 19,8 x 11,5 cm.