La PQR (presse quotidienne régionale) va mal ; c'est juste un rappel. Selon un papier du dernier JDD, au mieux en France, les groupes les plus performants sont à l’équilibre. Dans ce même article l’on nous précise que « la guerre de concurrence est terminée ». En effet les concentrations ont déjà eu lieu et l’on prévoit deux ou trois derniers « coups » pour finaliser les ultimes concentrations capitalistiques.
Les deux groupes les plus puissants (en nombre d’exemplaires) semblent être le groupe EBRA(1) dans l’Est aujourd’hui détenu par le Crédit Mutuel et produisant 1.170.010 exemplaires et le groupe SIPA(2) qui couvre l’Ouest avec 960.625 exemplaires.
Trois challengers suivent avec le groupe Hersant (3) pour la presse du Sud avec 576.989 exemplaires, le groupe Centre Presse (4) avec 569.089 exemplaires et le groupe Sud Ouest (5) avec 517.096 exemplaires
Les plus petits sont les plus exposés ; les derniéres concentrations s’opéreront prioritairement sur ceux là en cas de dérapage. Deux cibles semblent ouvertes au développement ; le groupe francilien Amaury (6) et le groupe Rossel (7) dans l'Est. Chacun d’eux représentant environ 350 000 exemplaires. Des pistes novatrices sont recherchées par leurs dirigeants et font la une.
La queue de la comète est composée de deux indépendants aujourd'hui marginalisés avec le Télégramme de Brest (203.243 exemplaires) et…la Dépêche du Midi (avec 187.365 exemplaires). Est-il nécessaire de vous décrire le malaise pour ces derniers ? Cadrés géographiquement par Ouest France pour l'un et par le Sud Ouest pour le dernier (détenteur de l’éponyme S.O. mais également de Midi Libre) ils voient leurs indépendances fragilisées par un périmètre de distribution non extensible dans un marché régressif et pour un lectorat vieillisant.
Ce constat (d'ordre financier) ne tient pas compte des courants et des pensées politiques des acteurs. La fragilité capitalistique et commerciale a un corolaire avec l’érosion progressive de la ligne journalistique; il est délicat, en effet, en période de concentration d’heurter les repreneurs potentiels par des engagements rédactionnels mal maîtrisés…
En bout de chaîne, ces fragilités peuvent donc constituer auprès des lecteurs les plus attentifs des troubles par des articles sans saveur rédigés par une « rédaction» constituée pour l’essentiel de journalistes de figuration.
Les chiens écrasés et les nuisances de circulation font florès, les titres et les photos occupent l'espace avec la nécro mais les idées sont remisées au placard en attente de jours meilleurs. Reste une information factuelle constituée généralement au travers "d'attaché(e)s de presse" bien intentionné(e)s et de correspondants locaux bénévoles. Ainsi va le petit monde de la PQR en général et de ces deux canards en particuliers. Comment échapper à un destin tragique? Là réside le défi des dirigeants. Souhaitons qu'ils trouvent rapidemment des pistes...
1 (DNA, Le Progrès, Le Dauphiné, L’est républicain….)
2 (Presse Océan et Ouest Fr…)
3 (Nice Matin, Var Matin, Corse Matin, La Provence….)
4 (La Montagne, la République du Centre….).
5 (Sud Ouest, Midi Libre….)