On pense à Buena Vista Social Club, mais c’est autre chose. L’histoire du Staff Benda Bilili dit beaucoup plus. Il y a la musique, bien sûr, mais il y a surtout la rue, la lutte quotidienne pour vivre dignement quand on est handicapé à Kinshasa, qu’on croit à son talent, et que la rencontre se fait. C’est un film qui raconte des rencontres : deux documentaristes français (qui soutiendront de leurs propres deniers les premiers enregistrements du groupe), un groupe de musiciens menés par Papa Ricky (qui négocie, travaille et protège), un adolescent, Roger, qu’on voit grandir pendant quatre ou cinq ans, une ville africaine (une chanson nostalgique évoque la capitale de l’autre Congo, Brazzaville). Bref un documentaire vivant, très près de son sujet, rythmé comme la musique, tournant comme les danses et qui révèle aussi les relations entre l’Afrique et l’Europe, les images tournées aux Eurockéennes de Belfort traduisant en quelques plans cette attraction réciproque.