Questions aux « inspecteurs » …

Publié le 02 décembre 2010 par Perceval

Il y a dans l’Education Nationale, un corps que j’ai bien envie de bousculer, c’est celui des ‘ Inspecteurs ‘… Bien sûr, ceci ne touche pas les personnes. Au contraire, je rencontre souvent des personnes qui ont le vrai souci des personnels qu’ils visitent, et l’écoute – pour aider les chefs d’établissement qui les sollicitent … Non, il s’agit d’une critique qui vise notre manière de fonctionner et notre relation aux différents ‘ pouvoirs ‘ …

Dans ma pratique quotidienne, – à l’heure de la réforme du lycée et de l’évaluation du socle commun en collège ; – le «  non-spécialiste pédagogique que je suis » ( 1 ), se trouve bien seul… (1)(  Pour les enseignants, le référent pédagogique est l’inspecteur; et le chef d’établissement: le référent administratif …)

Leur rôle est légitimement discutable, puisque notre référence à tous : «  l’Ecole finlandaise »,   les a supprimé (pour les professeurs) depuis quinze ans. Vu les excellents résultats affichés lors l’enquête PISA de ce petit pays nordique, nous pouvons tenter de nous questionner, s’il pourrait y avoir cause à effet ?

Un corps décrié, même de l’intérieur. – ( IGEN, Rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale : l’évaluation et la notation des » personnels enseignants, Paris, La Documentation française, 1996.. , p. 249. …) L’Inspection générale, dans sa conclusion, y regrette que nombre de rapports soient “caractérisés par l’usage abusif de la « langue de bois » et l’absence de véritable engagement de la part de l’inspecteur. »
Elle pointe, de plus, trois faiblesses : « les productions et les cahiers des élèves font l’objet d’analyses et d’appréciations insuffisantes ; les références aux disciplines autres que celles des séquences observées devraient être systématiques ; les élèves sont les grands absents des bulletins d’inspection. » Je pourrais rajouter: le travail interdisciplinaire, l’évaluation formative …

Dans un ouvrage qui reste une référence, « La République des enseignants », Emmanuel Davidenkoff et Brigitte Perruca  écrivaient en 2003, sous le titre « Figures menaçantes » :

« Ils devaient être les fers de lance de la république des enseignants. Ses chevaux-légers. Son avant-garde éclairée. Ses managers enthousiastes. Une force de proposition et de conviction. Des capitaines autant que des assistantes sociales. Le turbo de la machine. Ils sont vécus, au mieux, comme des enquiquineurs, au pire comme de pleutres suppôts d’une bureaucratie post stalinienne. De tous les interlocuteurs des enseignants, les inspecteurs sont sans doute ceux qui font l’unanimité la plus évidente. Contre eux. Pas une voix pour évoquer la difficulté de leur fonction, qui les place pourtant dans une situation intenable, tout autant que celle des enseignants qu’ils inspectent : agir sans leviers efficaces. Leur bâton n’effraie guère faute de carotte à leur opposer.

Pire, ils semblent concentrer toutes les critiques que les enseignants adressent à leur employeur : gestion impersonnelle des ressources humaines, promotion à l’ancienneté, manque de formation par rapport à certaines situations, etc. L’inspecteur en tant qu’animateur pédagogique (l’autre versant de sa fonction) se trouve doublement dans la situation du messager porteur de mauvaises nouvelles que le roi fera décapiter pour cette raison…. »

Qu’en est-il sept ans plus tard ?

Aujourd’hui, la dégradation s’accélère. Un chapelet de causes, entraine inspecteurs, chefs d’établissement, enseignants et toute l’Ecole … En vrac :

Le pilotage par les résultats sans moyens de régulation, sans réflexion fondamentale sur la transposition de modèles économiques au monde de l’éducation, sans culture, conduit ce système à la catastrophe. Le snobisme fait rage. Statistiques, courbes, camemberts, objectifs, projet d’établissement, enquêtes, diagnostics, cycle infernal évaluation pointilliste/remédiatio