Présenté au Marigny jusqu'à la fin du mois, "Jules et Marcel" permet aux deux comédiens d'incarner les grands Marcel Pagnol et Jules Raimu, malheureusement de façon ultra paresseuse, à travers des échanges épistolaires retraçant leur parcours professionnel commun (de Marius à la Femme du boulanger) dont on peine à saisir l'intérêt théâtral tant ils sont dépourvus d'une véritable virtuosité ou truculence .
Ces lettres sont d'autant moins efficaces qu'elles sont totalement destructurées. Et l'on ignore ce qu'il en reste exactement... A mi-chemin entre la lecture et un dialogue qui n'ose pas dire son nom, donc maladroit, chacun commente en permanence la lecture de l'autre, digresse à tout va... On savonne, on cabotine à tous les étages, Caubère se permet même une allusion pas drôle à Sarkozy (mais que vient-il faire dans ce spectacle ?!), Galabru se lance sans conviction dans une ou deux montées de fièvre dont il a le secret ("Aaah Ahhhh Aaaaloooors lààààà Cruchooooot"...) souvent posées là parce qu'il cherche son texte (qu'il a face à lui) et que ça fait plaisir au public.
Tout cela sous les yeux d'un "narrateur", maladroit et mielleux à souhait, ayant la charge de faire le lien entre les correspondances et dont on se passerait cependant sans difficulté. Dans ce rôle, Jean-Pierre Bernard, qui signe aussi la "mise en espace" (???!!), paraît se délecter de ces échanges bien plus que les spectateurs au bord de la sieste entre deux reflexions du type "Mais quel âge il a Galabru ?", ou encore "C'est qui lui ? Mais si, il jouait dans La Gloire de Mon Père! Ah oui c'est vrai..."
Chaque soir donc, assis derrière leur petit bureau, deux excellents comédiens cachetonnent dans une évocation peu passionnante de deux grands artistes du siècle passé.
Euh... non !
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