Raiponce

Publié le 01 décembre 2010 par Flow

Raiponce. 

(réalisé par Nathan Greno et Byron Howard)

Le principe de la poêle à frire.

Après le retour à la tradition avec une bonne dose de nostalgie l'an passé dans La princesse et la grenouille, Disney récidive cette année...en 3D. Curieux postulat que ce mélange de tradition et de technologie que l'on ne peut accepter q'en partie.

 

Raiponce est l'adaptation libre d'un vieux conte oublié des frères Grimm, racontant l'histoire d'une princesse aux longs cheveux d'or aux fonctions curatives, prisonnière d'une tour dans la forêt. En gros, rien de bien original... Du coup, je me demandais comment le studio allait traiter le sujet afin de ne pas donner trop l'impression de se répéter. Éléments de raiponce (ahah).

Un conte traditionnel...

Lorsque l'on adapte un conte des frères Grimm, on est conscient d'être dans le traditionnel. Or Disney, depuis Blanche-Neigea répété la formule inlassablement en y apportant peu ou prou d'innovations. En ce sens, ce film d'animation n'échappe pas à la règle. Une princesse prisonnière dans une tour, un bel et jeune Adonis qui vient à sa rescousse, une méchante vieille sorcière qui souhaite obtenir la jeunesse éternelle... Tous les ingrédients sont déployés, dans un royaume en paix parce que le Roi est bon et aimé de tous, entre le il était une foiset le ils vécurent heureux. Le schéma de l'action est également respecté sans remettre en cause le manichéisme si cher aux têtes blondes et le message convenu: J'irai aux bouts de mes rêves(en aucun cas je n'attaque JJ Goldman). En gros, ils récitent une formule épurée et quelque peu datée (il suffit d'écouter les (trop) nombreuses chansons pour s'en rendre compte, ce n'est plus dans l'air du temps).

...à la sauce moderne

Pourtant, on peut pointer du doigt une certaine ambivalence. S'ils appliquent la formule, ils tentent d'insuffler un peu de fraîcheur. Commençons par l'exemple qui fâche: l'aspect technique. Ils ont préféré les images de synthèse à la traditionnelle 2D. Sur ce point, rien à dire. Les graphismes de ce genre collent mieux à l'histoire. Et bien sûr, pour faire encore plus moderne, ils nous ont collés l’éternelle 3D. Celle-ci n'apporte rien de plus que quelques effets de relief oubliables (mis à part la scène des lanternes) et prouve une fois de plus la quasi inutilité artistique du procédé. Cela étant dit, revenons à la modernité. Le ton, beaucoup plus léger est actuel (post-Shrek). On est loin de l'austérité de La Belle au bois dormant... De plus, les codes sont bien présents mais détournés. Entre autre, le rapport inversé prince/princesse à la fin, l'individualisme, le silence des animaux... J'en arrive au point fort du film: son humour. C'est pour moi ce qui le sauve de la banalité. Humour de chaque instant, cristallisé par le prince ni très charmant ni très prince d'ailleurs et surtout par les animaux. Pascal le caméléon et plus particulièrement Maximus le cheval d'empire, fier canasson, véritable révélation du film. En gros, Raiponceest un conte ordinaire, la poêle à frire en plus.

Au final, ce film d'animation est un demi-succès ou un semi-échec selon votre philosophie. Trop traditionnel pour convaincre et trop drôle pour rebuter, il est à l'image de ses chansons: dépassé mais rafraîchissant.

PS: il est évident que je livre une critique d'adulte pour des adultes. Les enfants seront séduits par le savoir-faire Disney plus adapté à leur époque et leurs attentes que le serait un conte traditionnel. Comme nous avant eux.

Les+ :

- Graphismes.

- Humour.

- Maximus.

Les- :

- Conventionnel.

- 3D inutile

- Le climax m'a fait espérer (un court instant) une révolution. J'ai été trop naïf.

Note: