Mon ami Jean-Claude Chevrier m'a fait découvrir Le livre du froid d'Antonio Gamoneda publié aux éditions Siruela. J'ai le plaisir de vous en offrir quelques lignes, dans le texte original et le premier jet de ma traduction.
Esta casa estuvo dedicada a la labranza y la muerte.
En su interior cunden las ortigas, pesan las flores sobre las maderas atormentadas por la lluvia.
Cette maison fut consacrée aux labours et à la mort.
Les orties se propagent en son sein, des fleurs pèsent sur ses bois tourmentés par la pluie.
Tiendo mi cuerpo sobre las maderas agrietadas por las làgrimas, huelo la linaza y la sombra.
Ah la morfina en mi corazon : duermo con los ojos abiertos ante un territorio blanco abandonado por las palabras.
J'allonge mon corps sur les bois crevassés par les larmes, je respire l'huile de lin et les ombres.
Ah la morphine dans mon coeur : je dors les yeux ouvert devant un territoire blanc déserté par les mots.