genre: documentaire
année: 2010
durée: 45 minutes
Synopsis: L'hôpital psychiatrique en France irait très mal. Le nombre de consultations psychiatriques aurait doublé ces 20 dernières années. Un pourcent de la population serait touché par une forme de schizophrénie. L'hôpital psychiatrique serait devenu un lieu de passage plus qu'un véritable centre de soins. Pour le savoir, les Infiltrés ont enquêté au coeur d'un établissement public où l'écoute des patients n'a plus vraiment sa place.
La critique de Eelsoliver:
Ce nouveau numéro de l'émission Les Infiltrés nous présente un documentaire sur les hôpitaux psychiatriques. Le reportage est un véritable cri d'alerte sur une situation qui devient de plus en plus urgente. Pourtant, beaucoup de personnes pensent que l'accueil et la prise en charge des malades mentaux se sont considérablement améliorés depuis les années 70.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le documentaire brosse un portrait sans concession d'un service psychiatrique dans un établissement public.
Ce qui explique probablement le titre de ce reportage, Hôpital Psychiatrique: les abandonnés.
Un journaliste se fait passer pour un aide-soignant à l'essai pendant trois semaines. Ce qui lui permet d'observer la vie institutionnelle et le travail de l'ensemble du personnel.
Dans le service, 27 patients sont pris en charge par quatre soignants (deux infirmières, un aide-soignant et une dame de ménage).
Les pathologies sont confondues et mélangées dans le même service. En même temps, l'hôpital psychiatrique est sectorisé.
Dans ce service, ce sont les repas et les traitements des patients qui rythment le quotidien des soignants. Pourtant, ces derniers n'ont pas le temps d'écouter les malades, de leur accorder un peu d'attention et de patience, l'isolement étant pratiqué à la moindre contestation.
Pour les autres patients, ils sont réduits à l'inactivité. Ils s'ennuient et ont peu de visites de l'entourage familial.
La folie semble couper tout lien avec l'environnement extérieur, et finalement avec la réalité.
Aujourd'hui, la prise en charge de la maladie psychiatrique obéit de plus en plus à une logique économique. On veut libérer des lits et traiter les troubles le plus rapidement possible.
De ce fait, les soignants ne sont plus motivés et n'ont pas l'impression d'être thérapeutiques. En résumé, selon ce documentaire, l'hôpital psychiatrique va mal, très mal...
La vérité ? Malgré ce reportage peu élogieux sur la prise en charge des malades mentaux, il faut relativiser. Certes, ce que l'on voit dans ce documentaire est inadmissible et intolérable.
Patients mis en isolement sans aucune raison, manque d'attention et d'écoute, personnels débordés... Mais avant toute chose, il faut préciser que la psychiatrie renvoie à nos propres failles et à nos propres angoisses. Personnellement, j'y vois ici une méconnaissance de la pathologie mentale, certains soignants étant visiblement dépassés par les troubles des patients.
De ce fait, ils ne savent pas comment réagir. Il ne s'agit pas de dire qu'ils sont incompétents et de les culpabiliser mais ils auraient certainement besoin de parler et d'être aiguillés par des personnes qui connaissent bien la profession.
Ce qui est le cas dans la très grande majorité des services, et heureusement. Le cas qui nous est présenté me paraît être une exception, même si (encore une fois) cela existe.
Il ne faut pas généraliser un service à l'ensemble de la psychiatrie. Il y a donc encore un énorme travail à accomplir dans un domaine qui effraie l'ensemble de la société puisqu'on touche au pathologique, et que cela se traduit souvent par une méconnaissance des troubles.
Note: 11/20