J’avais parlé d’une deuxième partie à Journée Salon , comme je ne laisse jamais tomber, me voici, après La trajectoire et la controverse du Prix Archambault qui se sont faufilés entre ma partie 1 et 2.
Je vous emmène rencontrer nul autre que celui qui, dernièrement, a fait les manchettes au lieu de les commenter, Gil Courtemanche. Quand je l’ai vu arriver au stand Boréal pour ses dédicaces, j’ai presque eu un choc. D’apparence frêle, c’est frappant de contraste à côté de la vigueur de son esprit. De ma lecture de Je ne veux pas mourir seul, j’ai retenu la vulnérabilité de l’homme pendant que lui se disait d’approche froide. Je venais aussi, je l’avoue, vérifier si le degré de froideur était tel qu’annoncé. Je peux maintenant affirmer que oui ! C’est surprenant pourtant, il n'a pas de censure, est direct, il regarde pour vrai, pas de haut, il écoute attentivement, même si j’ai ressenti la bizarre impression qu’il savait déjà ce que j’allais lui dire avant même que je le prononce. Il doit être difficile à surprendre. Il dégage l’aura d'une personne qui a tout vu, tout entendu. C’est peut-être le cas justement. Je l’ai remercié de sa confession sans censure, de l’humilité pour la faire, pour le message porté aux hommes. « Mais les hommes ne lisent pas les romans » me répond-il sans grande émotion. Interloquée, compilant rapidement combien d’hommes avait exprimé l’intention de le lire, je reste pantoise. J’aurais aimé penser lui répondre « Peut-être pas le genre d’hommes qui a besoin de ce message ». Il m’a laissé, comme je les préfère entre toutes, une dédicace personnalisée.
Le prochain écrivain, Jean-François Beauchemin, est une tradition, je ne vois pas de Salon possible sans lui ;-) Heureusement qu’il est productif ! Son petit dernier, Le temps qui m’est donné parle de chaleur familiale, de son père (il a beaucoup parlé de sa mère), de ses cinq frères et sa sœur. C’est un de ces légers, dit-il. Je me retiens à deux mains de ne pas avaler tout rond ces 155 pages. Je le garde comme un dessert.
Je tenais mordicus à lui présenter Marsi qui s’est prêté à mon envie, même s’il était affamé et las. On ne peut pas dire que Marsi jubile dans un Salon, ça l’étourdit. Cette fois, il ne s’est même pas acheté un livre ! J’en revenais pas. Justement, quant à être dans le sujet, j’en profite pour vous dire, c’est un peu délicat, je vais baisser la voix, penchez-vous donc un peu ....J’ai acheté un livre à Marsi, hum hum ... pour Noël, avec dédicace ...oui une belle, mais ... mais, les murs virtuelles, vous comprenez, ont de longues oreilles
Revenons au Salon, à Marsi, à sa faim. Nous nous sommes résignés à aller à la Cafétéria, on n’aurait pas dû. C’est qu’au lancement de Partie de pêche où nous étions attendus à 5 h, la table débordait de bouffe que personne ne consommait. Je ne sais pas, peut-être que ça ne se fait pas manger lors d’un cocktail, si c’est le cas, on a complètement manqué à l’éthique en prétextant qu’il y en aurait moins pour les sacs verts.
Ah, ce fameux lancement ! Souvenir inoubliable, inattendu, pas du tout mais alors pas du tout ce à quoi je m’attendais. On s’imagine des choses parfois ... la réalité s’arrange pour rabrouer l’imagination, ce qui ne veut pas dire qu’elle déçoit. Seulement, c’est autre chose.
Notre grand ami, Pierre-Greg Luneau nous accompagnait. Il a tout enregistré dans sa tête, il a une mémoire phénoménale pour les détails, les noms, les faits. À la Lucarne à Luneau, il décrit le lancement (c'est sa troisième chronique sur le Salon !), et franchement, ce serait bête de répéter, surtout que je n’en dirai jamais autant que lui. Impossible !
Une fois que vous serez au fait, si ça vous tente, je vous parlerai des émotions sous les faits. C’est ma spécialité, parait-il !
Info générale : 124 500 visiteurs ont rencontré près de 1700 auteurs.
Prix du grand public Salon du livre de Montréal/La Presse dans la catégorie fiction : (feu) Michel David pour son roman Un bonheur si fragile et dans la catégorie Essais, Kim Thúy pour Ru. Ils ont reçu chacun une bourse de 2 000 $ et une création de l’artiste verrier Denis Gagnon.
Photo ci-haut : Sylvie Marcoux, directrice du Salon du Saguenay-Lac St-Jean et auteure et Venise ! - - - Photographe : Michel Jean