Numérama installe le pire : Flattr. Un logiciel privateur gérant la monnaie privatrice !

Publié le 01 décembre 2010 par Galuel
Numérama vient d'annoncer son "partenariat" avec Flattr, en installant ce système sur son site. On peut penser que l'idée d'installer un système permettant dons et contre-dons est en soi une bonne idée. Mais cela est non seulement insuffisant, quand on le fait via un logiciel privateur, mais quand il s'agit d'utiliser une monnaie privatrice c'est encore pire !

Quels sont les problèmes ?
Tout d'abord les "inventeurs" de Flattr ne s'appliquent pas à eux mêmes ce qu'ils proposent aux autres. Ils n'espèrent pas se rémunérer eux mêmes par leur propre système de dons mais prennent 10% des sommes injectées dans le système ! Magnifique désaveu logique !
10% c'est énorme ! Quand vous savez que la Masse Monétaire € augmente à long terme de 5% / an, d'où va venir un flux de 10% ? Il est évident que passé une première vague, le système connaîtra un effondrement. C'est un schéma de ponzi classique, les flux vont aller en s'asséchant (voir déflation locale dans la "théorie relative de la monnaie").

Ensuite, le système étant privateur, il constitue un contrôle et une rente sur votre travail. A tout moment les propriétaires de ce système pourront décider d'une taxe différente, et ceci indépendamment des utilisateurs. Vous investissez du temps, du code, de la réflexion, (donc de la valeur, suivez mon regard), dans un filet tenu par un centre, qui décide arbitrairement qu'il vous ponctionnera de 10%, pourquoi pas 15% ou 20% demain, étant donné qu'installé dans le système vous y réfléchirez à deux fois avant de dire "adieu" à votre investissement... Il suffit même de passer temporairement à 5% pour paraître plus attirant encore, avant de remonter les taux quand ça leur chantera. Qui peut les en empêcher ?
Enfin, bien évidemment, Flattr n'est lui même pas autonome, puisqu'il dépend du centre d'émission de la monnaie qu'il vous propose de gérer selon son modèle. A tout moment ce centre d'émission monétaire peut décider unilatéralement d'injecter ou pas de la monnaie dans l'économie, ou en changer les taux d'intérêt, faisant ainsi varier à son avantage et pour les initiés, le flux monétaire dans l'économie, ainsi que la destination de ces flux.
Flattr se propose donc à côté du système de monnaie privatrice comme un second trou noir concentrationnaire à éviter pour tout défenseur de la Liberté.
Utiliser un tel système va donc contre le principe des libertés fondamentales. C'est un système privateur, à monnaie privatrice, qui sous la bannière altruiste du don, cache la chaîne et le fouet qui tiendront ses utilisateurs prisonniers de choix arbitraires et centralisés.
Tant qu'une autre solution n'est pas en place, il n'y a malheureusement pas lieu de ne pas l'utiliser. Mais on peut prendre conscience de ces problèmes pour proposer un système de monnaie symétrique gérée par un code ouvert. Ce serait un grand pas vers une économie réellement libre.