Ingurgiter mille influences, et les vomir sur la table. Voilà la belle provoc’ qu’offre Matthew Vaughn (Stardust, Layer Cake) avec ce Kick Ass déjanté, et aux relents parodiques, qui puise un peu partout : comic book (le film est adapté de l’œuvre de Mark Millar), jeux vidéos, cinéma de super héros. Ne cachant jamais ses références, le cinéaste assume son appartenance directe à l’univers geek, citant abondamment les héros Marvel, et leurs adaptations cinématographiques, pour mieux s’en moquer, s’en éloigner, s’en inspirer. Très tarantinesque lorsqu’il met en scène une mini Uma Thurman d’une dizaine d’années en meurtrière sanguinaire, Vaughn trouve dans cette histoire d’ado qui décide d’enfiler collants moulants et costume vert autant pour défendre son prochain, pour séduire les filles, que parce que c’est cool, une noirceur pour le moins surprenante. Ses personnages de super héros improvisés : Kick Ass (Aaron Johnson), Big Daddy (Nicolas Cage) et Hit Girl (Chloe Moretz) osent, en pied de nez aux Spiderman, Superman, Daredevil et compagnie, une sanglante apologie de la normalité, ou comment on peut devenir super (cool, populaire, sexy) et héros (de l’internet, du quartier), par la seule force de la pensée, et non pas suite à un accident toxique ou autres mutations arachnéennes. Adoptant ainsi une multitude de ruptures de ton (B.O folle et inattendue, séquence de gunfight décalée), et naviguant entre drame (thématiques sombres de la vengeance et de la mort), comédie, et action, Kick Ass est un divertissement singulier et ludique, mais qui trouve toutefois ses limites dans cette même noirceur qu’il met en jeu, Vaughn affichant un sérieux parfois embarrassant qui tâche le délire de l’ensemble. Finalement très autocentré sur ses intentions (avec cette volonté d’apparaître plus intelligent que les autres), le cinéaste oublie de creuser plus en profondeur les pistes intéressantes qu’offrait son film : le dépassement de soi comme clé de la réussite, la confiance en autrui comme condition au bonheur.
Ingurgiter mille influences, et les vomir sur la table. Voilà la belle provoc’ qu’offre Matthew Vaughn (Stardust, Layer Cake) avec ce Kick Ass déjanté, et aux relents parodiques, qui puise un peu partout : comic book (le film est adapté de l’œuvre de Mark Millar), jeux vidéos, cinéma de super héros. Ne cachant jamais ses références, le cinéaste assume son appartenance directe à l’univers geek, citant abondamment les héros Marvel, et leurs adaptations cinématographiques, pour mieux s’en moquer, s’en éloigner, s’en inspirer. Très tarantinesque lorsqu’il met en scène une mini Uma Thurman d’une dizaine d’années en meurtrière sanguinaire, Vaughn trouve dans cette histoire d’ado qui décide d’enfiler collants moulants et costume vert autant pour défendre son prochain, pour séduire les filles, que parce que c’est cool, une noirceur pour le moins surprenante. Ses personnages de super héros improvisés : Kick Ass (Aaron Johnson), Big Daddy (Nicolas Cage) et Hit Girl (Chloe Moretz) osent, en pied de nez aux Spiderman, Superman, Daredevil et compagnie, une sanglante apologie de la normalité, ou comment on peut devenir super (cool, populaire, sexy) et héros (de l’internet, du quartier), par la seule force de la pensée, et non pas suite à un accident toxique ou autres mutations arachnéennes. Adoptant ainsi une multitude de ruptures de ton (B.O folle et inattendue, séquence de gunfight décalée), et naviguant entre drame (thématiques sombres de la vengeance et de la mort), comédie, et action, Kick Ass est un divertissement singulier et ludique, mais qui trouve toutefois ses limites dans cette même noirceur qu’il met en jeu, Vaughn affichant un sérieux parfois embarrassant qui tâche le délire de l’ensemble. Finalement très autocentré sur ses intentions (avec cette volonté d’apparaître plus intelligent que les autres), le cinéaste oublie de creuser plus en profondeur les pistes intéressantes qu’offrait son film : le dépassement de soi comme clé de la réussite, la confiance en autrui comme condition au bonheur.