1er décembre : journée mondiale de lutte contre le SIDA

Publié le 01 décembre 2010 par Sequovia

La Journée mondiale de lutte contre le sida est l’occasion de réaffirmer l’engagement de la France, de l’Union européenne et de l’ensemble de la communauté internationale dans le combat contre le sida. Depuis 1988, les efforts déployés contre la pandémie ont eu des résultats positifs. Cependant, aujourd’hui en France 7000 personnes sont contaminées chaque année et 34 millions de personnes dans le monde sont porteuses du virus qui tue annuellement environ 2 millions de personnes. Bilan sur ce fléau international et intergénérationnel.

  • Qu’est-ce que le SIDA ?

Un virus qui s’attaque au système immunitaire
Le SIDA, ou syndrome d’immunodéficience acquise, est provoqué par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Ce virus s’attaque au système immunitaire via les lymphocytes T. Ces cellules constituent les défenseurs de notre corps face aux corps étrangers. Ce virus introduit son patrimoine génétique à l’intérieur même des cellules immunitaires qui seront alors elles-mêmes considérées comme un corps étranger. Ces cellules contaminées seront alors détruites par leurs congénères. Le nombre de cellules porteuses du virus ne cessera d’augmenter. Cette prolifération se fait au détriment des lymphocytes, dont le nombre chute petie à petit. Les défenses immunitaires ne sont plus efficaces. L’organisme n’est plus capable d’empêcher la prolifération de certaines bactéries ou virus, ni l’apparition de tumeurs. Le développement de ces maladies opportunistes finit par entraîner la mort de la personne infectée. Une personne ne succombera donc pas directement du virus mais bien d’une infection contre laquelle l’organisme ne pourra plus se défendre du fait d’un affaiblissement du système immunitaire.

Différents stades de maladie
Aux premiers stades de l’infection, le sujet ne présente pas de symptômes : il est uniquement séropositif au VIH, sans développer de maladie ; à un stade plus tardif, quand le système immunitaire s’affaiblit, infections opportunistes et cancers se développent et définissent la maladie sida (syndrome de l’immunodéficience acquise). Une personne peut rester des années sans qu’aucun symptôme d’apparaisse, d’où un grand danger de transmettre le virus.

Un vaccin difficile à trouver
Contrairement à d’autres virus comme la grippe qu’il est possible de prévenir grâce à des vaccins, le VIH connaît une mutation génétique perpétuelle qui rend très difficile la découverte d’un vaccin efficace.

Les traitements
Si le préservatif reste la solution la plus efficace pour éviter la contamination par voie sexuelle, d’autres procédés permettent aujourd’hui de réduire les risques de contamination. Le traitement anti rétroviral réduit considérablement la charge virale du séropositif, ce qui réduit considérablement le risque de transmettre le virus, notamment de la mère à l’enfant. Aujourd’hui, sont testés le gel microbicide et la pilule antirétrovirale. Le premier qui présente encore des taux d’efficacité faible constitue néanmoins un espoir pour l’avenir. Il permettrait à toutes les femmes de contrôler leur protection si le préservatif n’est pas utilisé lors d’un rapport à risque. La pilule quant à elle devra être prise avant un rapport à risque et après et limitera aussi le risque de transmission. Elle devrait être testée en 2011 par l’Agence nationale de la recherche sur le sida.

Comment se transmet le VIH ?
Le VIH se transmet à l’occasion de rapports sexuels (anaux ou vaginaux) non protégés par un préservatif ou par voie sanguine (transfusion de sang contaminé, échange de seringues contaminées, accident professionnel…). Il se transmet aussi de la mère à l’enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement au sein.

Toutes ces informations qui pourraient paraitre dérisoires ne le sont pas tant que ça. Quand on sait qu’uniquement les élèves de la filière scientifique ont suivi des cours sur le système immunitaire et le fonctionnement du VIH, il n’est probablement pas inutile de revenir dessus, d’autant plus que les chiffres sur l’étendue de la pandémie font froids dans le dos. 

  • Des chiffres qui parlent

Le nombre de cas
Environ 34 millions de personnes vivent avec le virus dans le monde, 22,5 millions de personnes séropositives se trouvent sur le continent africain. L’Asie est la seconde région du monde la plus touchée avec  4,1 millions de séropositifs.
En 2008, 2,7 millions de personnes ont contracté le virus, principalement en Afrique et en Asie. Mais les pays développés aussi ne sont pas épargnés puisque l’Amérique du Nord compte 55 000 nouvelles contaminations chaque année et l’Europe occidentale 30 000. En France, 7000 nouveaux cas de contaminations sont enregistrés annuellement.
Si le SIDA n’est plus synonyme d’arrêt de mort grâce aux nouveaux traitements de plus en plus efficaces, 2 millions de personnes meurent chaque année des conséquences de l’affaiblissement immunitaire. En 2009, on estimait à 370.000 le nombre d’enfants nouvellement infectés par le VIH, ce qui correspond toutefois à une baisse de 24% en l’espace de cinq ans.

Les traitements
 D’après le rapport 2010 d’ONUSIDA, Le nombre total de personnes sous traitement a été multiplié par sept et demi sur les cinq dernières années et 5,2 millions de personnes avaient accès à des médicaments vitaux en 2009, contre 700.000 en 2004. Sur la seule année dernière, 1,2 million de personnes supplémentaires ont été mises sous traitement, ce qui correspond à une augmentation de 30% par rapport à 2008. Avec tout de même de fortes disparités entre les pays du Nord et les pays du Sud. Si dans les pays du Nord, la durée de vie des séropositifs s’est considérablement allongée grâce au développement d’antirétroviraux, dans les pays du sud, en dix ans seulement 36% des séropositifs ont été placés sous traitement. 64% des personnes contaminées attendent toujours.

  • Des fonds qui restent insuffisants

Le directeur général de Sidaction France regrette la baisse de donations. Le Fonds mondial pour le Sida a certes reçu des promesses de dons pour 2011-2013 supérieurs de 15% par rapport aux trois dernières années mais  bien inférieures aux besoins puisque environ 2,5 millions de nouvelles personnes sont contaminées chaque année. Il faut préciser également qu’entre les promesses d’actions et la réalisation de l’action, il ya un pas. Le ralentissement des dons est donc  un état de fait. L’ONUSIDA estime que 15,9 milliards de dollars ont été mis à la disposition de la lutte contre le Sida en 2009, soit 10 milliards de dollars de moins que le montant considéré comme nécessaire pour l’année 2010.
Pour lever des fonds, l’instauration d’une taxe sur les transactions est demandée par les ONG. Nicolas Sarkozy s’est déclaré favorable à cette nouvelle démarche. Ne reste plus qu’à convaincre la communauté internationale.

 
Les dons de l’Hexagone
La France tente de rester active dans le domaine. Avec 900 millions d’euros sur trois ans, elle est le deuxième contributeur mondial et premier européen au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, dont elle avait activement soutenu la création en 2002. Par ailleurs, les contributions aux organisations internationales concernées (OMS, ONUSIDA) s’élèvent à 1,2 million d’euros. L’Agence nationale de Recherche sur le sida bénéficie d’un soutien public de 10 millions d’euros (dont 1,5 million d’euros du ministère des Affaires étrangères et européennes en 2008).

  • Journée Internationale de lutte contre le SIDA : « Arrêter le sida. Tenir la promesse. »

1er décembre 2010 : 23ème journée internationale de lutte contre le sida. Le thème de « Arrêter le sida. Tenir la promesse. » a été retenu pour la journée mondiale de lutte contre le sida 2010. Ce thème sera prôné durant toute cette période par la « Campagne mondiale contre le Sida » (World AIDS Campaign), qui en assurera la promotion avec le soutien technique et logistique de l’Onusida.
Depuis 1988, le 1er décembre est donc la journée mondiale de lutte contre le Sida. En ce mercredi, de nombreux acteurs se mobilisent : aussi bien les hommes politiques, que les associations. En plus de la question de la recherche et du financement,  une autre problématique inquiète aujourd’hui : il a été constaté que le VIH n’inquiétait plus, notamment chez les jeunes qui se protègent de moins en moins. Une banalisation de la maladie est redoutable. Dès lors, le gouvernement devrait donner la priorité au dépistage. En effet, même si 5 millions de tests sont effectués chaque année, 50 000 personnes en France seraient séropositives sans le savoir. C’est pourquoi les autorités françaises ont lancé une vaste campagne de sensibilisation au dépistage.

  • Vivre avec le SIDA aujourd’hui en France

On estime que 150 000 personnes vivent avec le VIH-sida en France en 2010. Aujourd’hui, les progrès des traitements permettent aux personnes porteuses du virus de vivre longtemps, ce qui entraine de nouvelles problématiques : « Une personne qui a été dépistée et qui est soignée depuis peu peut avoir une espérance de vie similaire à celle de la population générale, assure Bruno Spire, président de l’association Aides et directeur de recherche à l’Inserm U 912. On voit ainsi émerger une nouvelle problématique : vieillir avec le VIH ». En effet, si les traitements permettent de vivre plus longtemps et mieux (les traitements sont moins lourds), le sida reste néanmoins un tabou en France. S’il ne soit pas de l’extérieur, il fait mal à l’intérieur. Vivre avec le Sida entraine souvent solitude, et marginalisation. Les porteurs du VIH restent encore malheureusement bien trop stigmatisés.  Le VIH est en passe de devenir une maladie chronique mais il ne sera jamais une maladie comme les autres, à cause de la représentation sulfureuse qu’en ont les gens. Les séropositifs vivent avec le stigmate – au premier sens du terme – du sida car ils sont vus comme des personnes qui ont fait quelque chose de mal. Historiquement – et c’est toujours en partie vrai – le VIH est lié à la toxicomanie et à l’homosexualité, qui sont déjà très mal vues.
Une première enquête ANRS/VESPA (Enquête de l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida) datant de 2004, établit que les personnes contaminées sont bien souvent en situation de précarité. Une précarité qui est d’abord financière : plus du tiers d’entre eux avaient alors une invalidité reconnue qui les empêchait de travailler et les rendaient dépendants de prestations inférieures au seuil de pauvreté. Ce résultat a été confirmé l’année suivante : près de la moitié des séropositifs vivaient alors avec moins de 760 euros par mois. Ainsi, les porteurs du virus doivent au quotidien affronter le regard d’autrui parfois très dur, mais aussi subir l’exclusion sociale du fait d’une incapacité de travailler. Le travail en plus d’apporter un gain financier permet de s’ancrer dans le sphère sociale.

  • L’avis Sequovia

La lutte contre le Sida ne doit pas faiblir, au contraire. Le geste de Benoît XVI qui admet que le préservatif  peut-être utile « dans certains cas » est déjà un premier pas considérable dans cette voie. D’autre part, l’Onusida constate une inversion dans la propagation du virus.  Le rapport annuel du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) publié mardi 23 novembre révèle « que le monde a réussi à enrayer l’épidémie de Sida et qu’il commence à inverser la propagation du VIH ». C’est ensuite à chacun de nous d’être responsable, en faisant un test de dépistage, en se protégeant et surtout en acceptant son voisin séropositif comme un être à part entière.

c’est vraiment très bien de rappeler qu’il ne faut pas se relâcher dans la vigilance à l’égard de ce fléau