Suite du poème "Aurélie"
Je m’ouvre à tes grands yeux qui transpercent mon âme
Me laisse dériver sur le fleuve incertain
Des tempêtes qui s’annoncent, comme des oriflammes.
J’ai vu briller les braises des bûchers qu’on éteint,
Lu dans tes iris les tourments et les drames,
Perçu les lueurs mortes qu’engendre le chagrin
Habillant leur éclat d’un froid manteau de larmes.
Le temps est arrêté quand tu ouvres les yeux,
Quand tu pose sur moi le vert de tes silences
Comme une éternité offerte par les Dieux.
Je veux chaque matin boire cette quintessence,
Plonger dans ce regard, nager sous d’autres cieux,
Me nourrir de sa flamme pour brûler ma conscience,
Y perdre la raison, renaître dans tes yeux.
Emeraudes cerclée d’or qui brûlent les miroirs
Il n’y a rien de plus beau que tes yeux Aurélie
Et quand la mort viendra m’arracher tout espoir
De boire une dernière fois au prisme de ta vie,
Je couvrirai les miens de ce froid linceul noir
Emportant avec moi comme une image enfouie
Tes grands yeux Aurélie, qui chuchotaient le soir.
Dabat.D/ 2010 << clic pour voir tous les poèmes de Didier Dabat