Sans nous demander notre opinion, un peu partout dans le monde occidental, on a privatisé les profits pendant des années, pour subitement nationaliser les pertes. « On était bien obligé vous comprenez sinon c’était le chaos ! » nous dira t’on.
Ça fait bien longtemps que je ne suis plus nationaliste ; une Europe, une Planète, une seule Humanité. Mais quand je vois ce qui se passe en Islande, en Grèce ou en Irlande, je me dis que sans Etats Nations, il n’y a plus moyen de se battre contre les vautours de la finance.
Je sais bien que ce vocabulaire dérange, pourtant est ce qu’il y a vraiment exagération quand je parle de « vautours de la finance » ? Quand Goldman Sachs engrange des millions d’euros de frais pour aider la Grèce à mentir sur ses comptes pour ensuite montrer du doigt le pays et lui demander de vendre son patrimoine pour financer sa dette, je trouve ça inacceptable. Quand le fonds de placement Carlyle achète à l’Etat les bâtiments de l’Imprimerie Nationale pour 85 millions d’euros en 2003, pour mieux les revendre à l’Etat pour 376 milions d’euros au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy, en 2007 (après une dizaine de millions de travaux), je trouve ça inacceptable. Quand les grands organismes financiers revendent leurs créances douteuses au prix fort, d’abord à des fonds de pension maintenant aux banques centrales, pour mieux pouvoir offrir des bonus records à tous leurs dirigeants (144 milliards de dollars cette année !), je trouve ça inacceptable. Quand les banques centrales offrent des faicilités de financement aux grands groupes financiers, à des taux proches de zéro et que ses mêmes institutions prêtent aux Nations (c'est-à-dire, à vous et à vos enfants) à des taux de 7% à 9%, je trouve ça inacceptable. Quand enfin je découvre qu’en 1973, on a fait voter une loi, dite Rotschild, interdisant à la Banque de France de prêter de l’argent directement à l’Etat à taux zéro, je trouve ça pour le moins bizarre.
Bien sûr cela ne change rien au fait que nos démocraties occidentales vivent bien au dessus de leurs moyens. Je pense que c’est toute une génération de dirigeants, de politiciens et de journalistes, qui va être jugée très sévèrement par l’Histoire.
Quoi qu’il en soit, petit à petit, au cours de ces dernières années, mon opinion sur la structure de la société a changé. Et aujourd’hui je me demande vraiment si notre système financier mérite d’être sauvé ? Et ce nationalisme que l’on accuse de tous les maux, il aurait peut être su préserver notre infrastructure industrielle ? Ça donne à réfléchir.