Bon. Aucun organe de presse, à l'exception du Nouvel Obs, et encore, très partiellement, ne semble avoir relayé la prise de position d'Olivier Henno, spécialiste de la sécurité dans le Shadow Cabinet du MoDem. Je vais faire le boulot à leur place. Réaction mesurée et prudente.
"Après la mort d'un homme dans la nuit de lundi à mardi à Colombes, suite à deux tirs de Taser au cours d'une interpellation, la polémique est relancée sur l'utilisation de cette arme de 4e catégorie -comme le pistolet ou le revolver - qui délivre une onde électrique de 2 milliampères pour 50.000 volts, bloque le système nerveux et tétanise la personne visée durant quelques secondes.
Depuis plusieurs années les incidents se multiplient, les décrets encadrant son utilisation sont écrits, annulés par le Conseil d'Etat, puis réécrits, au gré des faits divers... Ce sujet ne devrait pourtant pas être traité à la légère: au Canada ou en Belgique, de multiples associations, relayées par Amnesty international, mais aussi le Haut Commissariat aux Droits de l'Homme ou le Comité contre la torture de l'ONU ne cessent de nous mettre en garde contre l'usage de ces armes et ses conséquences.
En France, le dernier décret en date, datant de mai 2010 indique qu'"une formation spécifique préalable à l'autorisation de port" du Taser et "une formation spécifique d'entraînement" sont nécessaires. Le texte prévient aussi que le pistolet à impulsions électriques doit être équipé de systèmes de contrôle "permettant d'assurer la traçabilité et la vérification de leur utilisation", à savoir un "dispositif d'enregistrement sonore et une caméra associée au viseur".
Des policiers ayant été également blessés lors de cette intervention, il appartient à l’enquête de l’IGS de montrer que le modèle de TASER était bien muni de ces dispositifs de contrôle et de démontrer que cette arme a été utilisée par les fonctionnaires de police de manière proportionnée, dans le cadre envisagé par les procédures internes, à savoir la légitime défense et l’état de nécessité.
Quoiqu’il en soit nous considérons que la France ne peut pas faire l’impasse sur un débat approfondi concernant l’armement de ses forces de l’ordre et la formation des personnels aux nouveaux usages des armes dites non létales, de plus en plus répandues dans la police nationale mais également et nous nous y opposons, chez les policiers municipaux."