Le journalisme de transparence a la côte.
La diplomatie, pour sa part vient de manger tout un uppercut.
Il n'y a bien que les politiciens pour ainsi penser que ce que révèle le site Wikileaks est "irresponsable et dangereux".
Dans les 250 000 documents que Wikileaks a mis en ligne cette semaine, voici ce qui s'en dégage.
-Dans la guerre contre Al-Qaïda, le Yémen, connu aujourd'hui comme un ennemi des États-Unis, a aussi été en janvier 2010, un allié. Wikileaks révèle que le Yemen acceptait de prendre le blâme et de faire croire publiquement que les bombes lancées par les États-Unis étaient les leurs.
-C'est la Chine qui est derrière la cyberattaque du site de Google en janvier dernier, cyberattaque qui a aussi été lancée contre des alliés des États-Unis et bien entendu contre l'ennemi de toujours de la Chine: le "dangereux" Dalai-Lama.
-Hillary Clinton a fait la demande de répertorier les # de cartes de crédit, les horaires, les adresse des courriels, les # de téléphone cellulaires des membres du conseil de sécurité de l'ONU en juillet 2009. Rien d'hyper anormal jusqu'à maintenant. Toutefois elle a aussi demandé des tests d'ADN sur les membres, incluant Ben Ki-Moon, en plus de demander de demander à un petit comité d'espionner le style de gestion, de leadership et le type d'influence qu'avait Ban Ki-Moon sur l'ONU. Condolezza Rice avait demandé le même type de mission secrète dans l'administration précédente. Ceci va à l'encontre d'une loi votée aux États-Unis en 1946 qui stipule que les recherches et les enquêtes sur les employés doivent être opérée par une équipe de l'ONU et par personne d'autres.
-Silvio Berlusconni est une andouille c'est connu. Wikileaks révèle que l'ambassadrice des États-Unis à Rome le trouve inutile et complètement inneficace en tant que leader. Cette même femme questionne les multiples rencontres avec Vladimir Putin, les multiples échanges de cadeaux entre les deux hommes et les giga-partys débauchés auquel prend part Berlusconni la nuit. Italie/Russie? quels liens secrets entretiennent-ils?
-Le roi d'Arabie Saoudite Abdullah a demandé à de multiples reprises aux États-Unis d'attaquer l'Iran. En 2008, il a même précisé de "couper la tête du serpent". Israel a fait la même demande quand il a été connu (à l'interne) que l'Iran avait obtenu des missiles nucléaires de la Corée du Nord capable d'anéantir l'Europe ou Moscou.
-Sarko serait un pignouf et Berlusconni un poivrot mais ça on le savait.
-Des agents travaillant à court-circuiter le traffic de drogue dans les aéroports ont surpris le vice-président Afghan, Ahmed Zia Massoud aux Émirats arabes unis avec une valise contenant 52 millions de dollars en argent liquide. En encaissant probablement une part, ils n'ont pas poussé l'enquête beaucoup plus loin et ont laissé Massoud se rendre vers l'Afghanistan, riche valise en main.
- Les États-Unis tenaient tant à se débarasser des prisonniers de Guantanamo qu'ils ont proposé toute sorte de choses à des pays étrangers dans le but qu'ils les prennent et s'en occupe à leur place. Ils ont offert à une petite île du Pacifique (Kiribati) des millions de dollars pour qu'ils prennent les prisonniers musulmans chinois de Guantanamo. Ils ont aussi soudoyé la Slovénie afin qu'ils prennent un prisonnier en échange d'une rencontre avec le président Obama. La Belgique a renvoyé aux États-Unis que "c'était trop cheap" comme demande de leur part pour qu'ils acceptent. Trop cheap dans le sens de "pas assez payant pour la Belgique" ou dans le sens de "trop moralement croche?"
-Alors que la marmite saute entre les deux Corées, les États-Unis ont discutés de la potentielle réunification des deux Corées moyennant une chute de la Corée du Nord. Les États-Unis parlent aussi d'une collaboration de la Chine dans la réunification souligant même en février 2010 qu'une alliance États-Unis/2 Corées ne pourraient qu'être bénéfique économiquement à la Chine.
-Le magazine Allemand Der Spiegel après quelques rencontres avec Angela Merkel, révèle que la femme n'aimait pas du tout prendre de risque dans ses décisons, est plutôt sans imagination, sans créativité, et très peu substantielle dans ses idées.
- Les documents décrivent aussi le président Hamid Karzaï comme faible et son frère Ahmed Wali comme un baron de la drogue corrompu.
Tout ceux qui croient que ceci est irresponsables sont bien étranges.
Je n'y vois que bon journalisme de chien de garde.
Oui l'Arabie se retrouve dans de beaux draps face à l'Iran mais elle pourrait compter sur de nouveaux alliés.
Tout ça ne serait que repositionnement stratégique.
Quand Washinton parle de crime grave par rapport à Wikileaks, ça fait sourire.
C'est le même type de "crime grave" que l'utilisation du condom et le même type de condamnation que celle de l'église.
Interpol recherche Julian Assange? la planète a donc de la difficulté avec sa conscience, on en traque les héros.
N'ont-ils pas fait leurs recherches? Les héros sont toujours des travailleurs de l'ombre.
Certains fêlés ont réclamé sa mort. Et ce serait Assange le criminel? Mes codes sont franchements brouillés.
Et tout ceux qui croient en cette "accusation d'agression sexuelle" qu'aurait commise le fondateur du site de Wikileaks sont bien naifs.
Mais comme le public lui, l'est de moins en moins, on ne tombe pas complètement des nues avec ses fuites de renseignements.
À mon avis, ce coulage est une source de contrariété bien plus que de danger.
Le droit des individus de disposer d'eux-mêmes n'est fort dangereux que pour les vieilles monarchies.
Ce qui est terni à nouveau c'est les gens au pouvoir.
Leur crédibilité.
Mais ça...la rouille était déjà prise depuis longtemps...
Depuis Louis XIV, minimum.
Nihil Novi Sub Sole.