La tarentelle qui mène la transe

Publié le 30 novembre 2010 par Nathalie Chateau-Artaud
En Sardaigne, c'est l'araignée qui mène la transe

Connue dès le XVIIe siècle, la tarentelle puise probablement des racines bien plus anciennes dans le culte des dieux antiques : certains chercheurs y voient une lointaine descendance des rites dionysiaques. Particulièrement vivante, cette mélodie en 6/8, accompagnée d'une danse entrainante et joyeuse, était jouée au cours de cérémonies qui pouvaient durer des journées entières, afin de guérir ceux que l'on croyait être victimes de morsure d'une araignée légendaire, la tarentule. Les qualités thérapeutiques qu'on leur prêtait étaient également un prétexte afin de perpétuer des danses d'origines païennes dans l'Italie catholique rigoriste du xviie siècle. Ce style musical apparait comme un puissant outil de diagnostic. Dans cette contrée de l'Italie, des musiciens issus de la tradition, souvent aveugles ou malvoyants sont mentionnés comme ceux qui détiennent un savoir surnaturel, connaissent non seulement les différentes tarentelles, mais aussi les tarentules (araignées) respectives auxquelles celles-ci sont attribuées : mutine, enfantine, érotique etc. Lorsque la malade entend la mélodie de son araignée, tout se passe comme si elle reconnaissait celle qui l'habite à son insu puisqu'elle bondit alors sur ses pieds et danse, parfois trois jours et trois nuits consécutivement, sans relâche, jusqu'à la guérison. (source la cure par la danse de possession ).


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