1170.- J'avais croisé la comédienne Elisa Valentin au cours de soirée par Pascal Hénault et Olivier Sauton.
C'est avec plaisir que je l'ai découverte ce soir dans son premier rôle au théâtre dans une pièce moderne, un vaudeville policier sur le thème de la Bretagne avec ses embruns et ses embrouilles salées. L'addition elle, ne l'est pas car un billet de dix suffit pour découvrir cette sympathique jeune troupe de comédiens qui ont tous une pêche à revendre et qui se défendent pas mal du tout chacun dans son registre.
Le pitch ? Trois amis décident de passer un week-end en Bretagne dans la maison de la tante récemment décédée de l'un d'entre eux, Gilles. Il a pour secret dessein de séduire Carine avec qui il se prend inlassablement des rateaux depuis huit ans alors que c'est une nymphomane notoire, du moins dans la bouche de son meilleur ami Boris.
Ils commencent leur séjour paisiblement et rencontrent une galerie de personnages loufoques qui vont les embarquer dans une aventure policière haute en couleurs et en rebondissements.
Franck Bizet est un jeune auteur de théâtre qui a signé auparavant Ma Vie en Slip avec Thierry Marquet qui se jouait aux Planches du Canal, précisément là où j'ai commencé ma carrière de Régis le Régisseur pour Olivier Sauton, le monde est petit.
Il change de registre et laisse la mise en scène à Paul Wrobel déjà présent dans sa première pièce et qui joue un rôle dynamique et nerveux, qui laisse une belle part à l'improvisation et qui doit être un régal en tant que comédien.
Sans vouloir dévoiler l'intrigue, lorsque j'ai vu jouer Michael Perez, il me paraissait tellement emprunté pendant son monologue sur les manipulations amoureuses que j'ai cru qu'il en était l'auteur ! Belle énergie et très belle composition que ce personnage à la Jerry Lewis.
Parmi les deux rôles féminins, Elisa Valentin occupe le devant de la scène avec un rôle à palettes qui lui permet de démonter toutes les facettes de son talent puisqu'elle peut exprimer différents sentiments comme la colère, la joie, l'ingénuité ou carrément la garce.
C'est une jolie présence agréable à voir sur scène.
L'autre comédienne a un rôle plus discret et pas du tout facile face à Boris le rôle comique de la pièce interprété par Alain Touvoly qui écrase parfois les autres personnages par son jeu excellent dont on ne sait pas si c'est de la composition ou s'il est réellement comme cela dans la vie.
Elle s'appelle Déborah Alain, absolument craquante et qui réserve plus d'un tour dans son sac grâce à un scénario astucieux et une histoire pleine de malice.
Pour résumer un peu l'impression générale laissée par la pièce, les situations sont drôles et inventives, elles manquent un peu de vannes dans les répliques comme celle excellente : "L'amour c'est comme l'immobilier : tu peux prendre une femme moche, avec les années elle aura gagné peut-être un certain cachet".
Heureusement, le texte n'est pas le tout dans une pièce puisque le jeu des comédiens donne envie d'aller les voir et les revoir, c'était seulement leur cinquième représentation ce 1er décembre mais le plat principal est plein de promesses, j'irai les revoir avec plaisir un peu plus tard pour savourer l'évolution de cette belle mécanique parfaitement huilée.
"Avis de grand Frais sur mes Bijoux de Famille" de Franck Bizet mise en scène de Paul Wrobel avec Paul Wrobel, Elisa Valentin, Déborah Alain, Michael Perez en alternance avec Sébastien Furio et Alain Touvoly au Laurette Théâtre 36 rue Bichat 75010 Paris Métros République et Goncourt les mercredi et jeudi à 21h30