Je suis l’envers du décor, l’ourlet de la jupe, le mot enfui qui insiste
pourtant.
L’instant d’avant.
A l’abri du voile, le sourire secret, l’attente discrète.
J’écris à l’ombre de souvenirs, de l’autre côté du temps, à rebours des jours
qui passent.
La page est un pré sec et jaune d’étés lointains où la tige du blé mûr trace
des lignes brunes.
Je laisse les sillons creuser sur ma peau des nostalgies fécondes et des
attentes de pluies.
Sous l’écorce de l’arbre la sève endormie attend l’heure des
éclosions.
Elle murmure des chants oubliés.
Mélopées de ruisseaux, jaillis de l’herbe neuve du printemps
dernier.
Elle dit : reviens