Quelle émotion : un trou d'homme par lequel des fanions français et britanniques furent échangés, puis l'élargissement, la construction du système complexe des différents tunnels, la mise en place de l'infrastructure majeure, permettant en tout temps* un passage de voyageurs et de marchandises sous la mer. Un exploit technique et humain, rêvé par Napoléon 1er lui-même dès 1801, inauguré ensuite en grande pompe en 1994 par les deux monarques de l'époque : Elizabeth II et François Mitterrand.
Car le tunnel sous la Manche est bien le chantier du siècle. Au total, près de 10.000 personnes, dont 6.000 sous terre, ont été mobilisées sur au moins seize grands chantiers répartis de part et d'autre de cette mer qui, désormais n'en est plus tout à fait une.
D'où
toute une série de «bricolages » très minutieux : raccordement des
réseaux géodésiques de base des deux pays, création d'un système de
coordonnées spécifiques à l'aide du réseau de satellites militaires
américain Navstar, méthodes gyroscopiques...Sur la dernière centaine
de mètres avant la jonction du tunnel de service, enfin, des forages de
contrôle ont permis aux équipes d'affiner les trajectoires pour la tant
attendue rencontre des deux tunneliers.
Bref, un immense pas en avant technologique, et aussi financier, pas très favorable aux épargnants d'origine qui y ont laissé bien des plumes. Mais aujourd'hui, nous sommes si naturellement fiers d'avoir réussi, nous la vieille Europe, à réaliser cet exploit, que nous le trouvons banal ! Et, qu'est-ce que vingt ans......??
* sauf par temps de neige comme ce matin où 50% des trains sont supprimés car on doit réduire la vitesse. Nous avons bien fait de partir à Londres en novembre !