Closer… Le noir, une semi-pupille. Et un nom : Plastikman.
Mais que cela signifie-t-il ? Et à quoi ressemble donc cette musique, celle de Plastikman, relativement connu dans l’univers de la musique électronique ?
Le packaging est un énorme indice, tout en nous donnant plutôt l’envie de vite appuyer sur le bouton stop dès que le disque commence. Que c’est dur, sombre, âpre. La musique prend tout le temps nécessaire à poser (imposer) son univers. Rare sont les disques qui demandent une telle introspection pour en défaire le fonctionnement, pour s’en imprégner. Cet œil, c’est le nôtre. Ou celui de l’artiste. Peut-être bien les deux : mais c’est une demi-lune qui vient éclairer notre nuit, si calme mais perturbée par ces sonorités trop connues finalement pour avoir envie de les écouter en en étant conscient.
Vous l’aurez compris, écouter Closer de Plastikman est une véritable épreuve, un chemin dans lequel on avance tout en se demandant s’il ne serait pas mieux de faire demi-tour. Mais l’œil est toujours là, enfin, ce demi-œil qui est aussi bien devant que derrière nous (toujours sur le packaging, artistique à en souhaiter la mort de ceux qui se contentent de balancer deux photos et les crédits, parfois les paroles, et c’est tout).
L’artiste a beaucoup évolué depuis le début des années 90 et ses premières productions. Évoluer, même s’il a toujours été parfait dans ses compositions. Ici, si vous écouterez ce qui est finalement son travail le moins homogène, vous ne passerez sûrement pas à côté de certains morceaux absolument ébouriffants d’obscurantisme, dont cette voix qui revient plusieurs fois vous hanter. C’est celle de Richie Hawtin, l’être humain qui se cache derrière ces machines. Tout semble n’être qu’une ambiance nocturne, aux moments où l’on pense que tout est calme mais qu’en y faisant attention, le vent, puis un grincement, ou un bruit de respiration viennent envahir nos oreilles. Pour vous faire une idée de la puissance de cette musique, écoutez par exemple « Mind in rewind ». Evidemment, il n’y a aucune économie faite sur les basses. À s’en demander si la musique électronique, plutôt que d’être synonyme de drogue ou de fête, ne le serait pas de l’isolement, de la réflexion de soi.
Comme un voyage dans l’espace. Ça fait rêver. Et ça fait peur. La vie, quoi.
Le pire ? Ce n’est même pas son chef-d’œuvre. Loin de là.
(in heepro.wordpress.com, le 28/03/2010)
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