Hé oui, c'est la période !
J'ai déjà effectué quelques conseils de classe, notamment en classe de seconde...alors quoi de neuf depuis la réforme des lycées ?
J'ai réalisé certains choix pédagogiques depuis septembre:
- les élèves disposent de leurs cours lors des évaluations
- il n'y a donc pas de questions de cours à proprement parler dans mes évaluations mais des exercices de raisonnements (schéma d'implication), des applications et des documents pour découvrir d'autres aspects du cours.
- lors des séances d'évaluations, je passe dans les rangs pour,si besoin est, expliciter mes attentes (ici la réponse exige de s'appuyer sur des données chiffrées, la définition de telle ou telle notion est écrite dans le cours vous devez la reprendre pour répondre à la question...)
- j'ai prévu des propositions de corrigé pour que les élèves puissent évaluer leurs prestations.
Conséquences:
-les moyennes sont plus élevées ( 1 à 2 points)
-certaines erreurs sont évitées lors de l'évaluation
-les exercices "nouveaux" posent davantage de problème: quelques élèves parviennent à les réussir, d'autres se sentent totalement démunis.
En conseil de classe, mes appréciations ont changé:
- alors que beaucoup de collègues se plaignent du manque de travail à la maison (leçons non révisées), je mets plutôt l'accent sur les difficultés de l'élève pour raisonner ou appliquer (ce n'est donc pas qu'une question de travail personnel).
Je sais davantage identifier les élèves qui font des erreurs mais qui savent rectifier et les élèves qui font des erreurs parce qu'ils ne maitrisent absolument pas le cours.
- globalement mes notes sont conformes à celles des autres matières (même si elles sont plus élevées): les excellents élèves atteignent des moyennes élevées ( de 17 à 20 / 20 contre 14 à 16 / 20 dans les autres matières), les élèves en difficulté se situent autour de 8 / 20.
- il y a évidemment des points négatifs:
- j'ai 125 élèves en seconde (50 % de plus que l'année dernière): heureusement que je sais taper assez vite au clavier pour remplir les bulletins car cela représente une charge de travail conséquente. De plus, je ne connais pas encore les prénoms de tous ces élèves (et pourtant j'ai une bonne mémoire) d'autant plus que j'ai d'autres classes.
- j'ai des élèves qui ne progressent pas, je n'ai pas encore pu m'en occuper comme il faudrait (je comptais sur l'accompagnement personnalisé et j'ai signalé leur cas au conseil de classe, il faudra donc suivre leur parcours après le conseil).
- beaucoup d'élèves ont encore tendance à faire de l'économie "spontanée". Ce qui montre qu'ils n'ont pas encore intériorisé la démarche scientifique.
Je vous donne un exemple assez significatif:
dans un exercice d'évaluation sur le coût du travail, la question était : Le chef d'entreprise doit-il accorder la hausse de salaire demandée par le travailleur ?
Dans l'énoncé, je présentais des données sur l'augmentation du chiffre d'affaires, le pourcentage de hausse du salaire brut et la part des cotisations sociales en % du salaire brut. Au milieu de l'énoncé, j'avais écrit: "le salarié ne ménage pas ses efforts."
Je passe dans les rangs et je lis: "Oui, il faut accorder la hausse de salaire car il ne ménage pas ses efforts".
Autrement dit, l'élève a privilégié "les bons sentiments" au calcul économique (alors que cette question avait été abordée lors des évaluations).
Plus globalement, je trouve que leurs rapports aux données chiffrées m'interpellent sérieusement:
- soit ils les négligent
- soit ils les intégrent artificiellement : ils peuvent calculer un pourcentage mais ils n'en tirent rien, la donnée chiffrée n'est pas maitrisée.
Pour aller plus loin:
- un article d'un économiste sur les notes comme
"incitation": très intéressant !