Lapasset sous silence

S'il y en a un qu'on aimerait entendre sur la situation actuelle du XV de France, c'est bien Bernard Lapasset.

Mais peut-être les lamentations des supporters et les cris d'orfraie des dirigeants du rugby Français ne parviennent-ils pas à franchir le Channel et les murs épais du siège de l'IRB que préside Monsieur Lapasset depuis deux ans maintenant.

Et pourtant, Dieu sait que l'ancien président de la Fédération française de rugby porte une part non négligeable de responsabilité dans ce qui arrive à cette équipe de France.

Qu'on se souvienne qu'il décida de reconduire Bernard Laporte pour un nouveau mandat de 4 ans, après la Coupe du monde 2003, maintenant sa confiance à un sélectionneur qui avait certes apporté beaucoup au XV de France, mais qui arrivait en fin de cycle. On connait la suite, et l'échec cuisant de l'édition 2007, laissant des ruines à ses successeurs.

Le même président Lapasset décida, seul, de désigner un trio de sélectionneurs non pas incompétents, mais peut-être trop tendres pour une entreprise consistant à redonner au rugby français une vitrine rutilante, tant dans son jeu que dans ses résultats. Avec les conséquences qu'on observe aujourd'hui. En refusant de consulter réellement les "forces vives" du rugby hexagonal, de construire patiemment un dispositif enfin adapté aux ambitions légitimes de l'équipe de France, le président Lapasset a préféré - une fois de plus diront les plus mauvaises langues - céder à la tentation du fait du prince.

Cette attitude fut d'autant plus critiquable qu'elle intervint alors que Bernard Lapasset s'apprêtait à passer la main à Pierre Camou, qui est désormais lié aux choix de son prédécesseur, et dont la loyauté (what else...) l'empêche de manifester trop ouvertement ses états d'âmes sur la situation actuelle.

Enfin, on peut s'interroger sur l'action d'un président qui après avoir freiné l'ouverture du rugby au professionnalisme n'est jamais parvenu à trouver un terrain d'entente avec les clubs pour permettre au XV de France de ne pas être la cinquième roue du carrosse.

Un carrosse qui ne s'est pas encore transformé en citrouille, mais au moins en galère...