L’écriture de chansons sur laquelle j’ai commencé à m’exprimer dans ce blog implique des canaux bien différents que ceux, plus traditionnels, de la fiction. La chanson touche à l’émotionnel. Elle mobilise, en l’espace de quelques couplets, des idées et des mots « à ricochets ». Souvent, elle raconte une histoire qui prend immédiatement une dimension universelle.
Elle passe aussi par le fabuleux véhicule des sons : la musique (qui souvent parvient à faire oublier les mots). Le texte de chanson prend gorge dans la voix d’un interprête, et elle « se donne à voir » par le biais d’un clip. Voici notre premier clip, à Christian et à moi, et pour sa réalisation, nous avons fait appel à un maître, Fred, qui a déjà merveilleusement revisité deux de mes ouvrages, « le Ceilidh » et « la Route, la Poussière et le sable ».
Ce clip s’appuie sur un chapitre très intime et douloureux de la vie familiale, mais la beauté et l’humanité des images lui donnent précisément ce caractère universel. Et en cela, la chanson redonne à l’univers de Saint-Exupéry cette dimension qui émeut le lecteur du « Petit Prince ».
Pourquoi ce clip et pourquoi ce texte ? Les raisons sont nombreuses et complexes, mais au moment de la discussion avec Christian puis avec Fred, ce que j’avais écrit (dans un contexte tout autre) m’est soudain apparu comme une évidence...
Un père aviateur, des photos et des films en noir et blanc, une soeur et un beau-frère qui adorent voyager dans les déserts et qui y ont amené leurs deux enfants, des photos de dunes, des oasis, des magnifiques portraits d'enfants... et puis un été, un drame épouvantable au détour d’une route : le petit dernier, mort tragiquement à 13 ans, enfant rêveur, fou des avions et des nuages, son image éternellement attachée au désert blanc d'Egypte...
Voici ce clip, dans sa version publique, une version plus privée ayant déjà circulé entre nous...