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L’élément déclencheur

Par Pierreh66

Un de points qui m’avait beaucoup marqué au dernier Salon du Livre de Montréal est la quantité de jeunes qui aime lire et qui donne à la littérature une place de choix dans leur activité de tous les jours. Aussi, de voir la complicité des parents qui partage ce loisir en magasinant des livres avec leur enfants. Quelle belle activité. C’est une belle promesse pour l’avenir.

Dans ma jeunesse, le livre ne faisait partie des éléments de la maisonnée. Je n’ai jamais vu mes parents avec un livre à la main, ni même un magazine ou un journal quelconque. Aujourd’hui, je dois dire que je trouve cela désolant. Je ne sais pas si c’était typique des autres familles de ma génération, mais même avec le temps ils n’ont pas changé leurs habitudes. Moi oui, et j’en suis bien content. Et j’ en ai fait de même , à mon tour, avec mes enfants.

J’ai deux garçons. Ils ont été initié à la lecture très jeunes. Déjà au petit âge, il avait la colletion complète des livres illustrés de Walt Disney ou des contes de Perrault. Les deux étaient friands de ces bouquins. Plus tard, mon plus vieux a continué à lire tandis que le plus jeune avait dirigé ses attentions ailleurs. Pendant que l’un dévorait les Potter et les Artemis Fowl de ce monde, l’autre aiguisait ses talents sur les consoles de jeux.

Parlons de l’école maintenant. Les jeunes ont eu des lectures scolaires comme travaux. Étant obligé,peut-être que le plus jeune aurait développé le goût de la lecture. Mais voilà, les années se succédant, force est de constater que l’école a échoué royalement. À la maison, je réussissais à le faire lire par parcimonie,par des livres bien ciblés pour lui, mais à l’école, on oublie ca. Le choix des bouquins est nivelé par la base. On ne se s’adapte pas aux jeunes. On choisit un livre-moule et on l’impose. On pourrait offrir un éventail, un choix personnalisé, un compromis. Non, trop compliqué à gérer , disais-t-on. Était-ce comme ca partout, dans toutes les écoles ? Je l’ignore. Voilà qu’après plus de douze années scolaires, mon plus jeune ne lis pas encore. Et de plus, il est dysphasique et souffre du déficit d’attention.

L’an passé, j’ai passé en revue les livres qu’ont lui suggérait. C’était pas vraiment la gaité, sans oublier l’absence totale de lecture québécoise. J’ai alors pris mes cliques et mes claques et je suis allé à la librairie. Avec mon seul jugement (pas de comité de lecture et comité de parents), j’ai acheté le Tome 1 de la série Soixante-Six de Michel J Levesque et suis reparti avec mon ti-bonheur. Mais Savez-vous quoi ?  Ce petit geste a été l’élément déclencheur. Depuis qu’il a lu ce roman, il en redemande encore et encore. Il était tombé sur un livre fait POUR lui, un GENRE fait POUR lui, des MOTS pour LUI.  D’autres romans ont suivi et aujourd’hui, en plus d’attendre la suite de Soixante-Six, il est sur le qui-vive pour les prochaines sorties de Entités de Mathieu Fortin  et de Hunger Games de Suzanne Collins. Il est Fan fini de ces séries. Aujourd’hui, après un an, IL est un lecteur assidu et il continuera sans aucun doute dans l’avenir. Il fallait tout simplement sortir des sentiers battus. Prendre le temps de le faire. Point c’est tout.

Dernièrement, le garçon de ma cousine pouvait apporter un livre de son choix à l’école de moins de cent pages. Il lit rarement. Tout fier, il arrive à son prof et annonce qu’il lira L’incident écrit par le cousin de sa mère. Un auteur qui porte le même nom que lui. Le prof prend le petit livre noir tout obZcure, le feuillette et lui remet en lui disant:  Désolé, il manque 4 pages pour faire 100 pages !!!!!!!!!!!!!

Quatre pages et on tue ce qui, peut-être, aurait été SON élément déclencheur à lui !!!!! Ce prof mériterait quelques baffes sur la gueule et là je reste poli . Pathétique. Heureusement qu’ils ne sont pas tous comme lui, mais parions qu’il en existe encore trop.

Là faut pas trop que je repense à cette histoire de 4 pages, parce que ça me met en boule..en…?&?*&(?)(&(*

Voilà, la semaine dernière quand j’ai vu toute cette belle jeunesse déambuler au SLM, je me suis réconcilié et j’ai vu que la santé littéraire chez les jeunes se portent malgré tout super bien.

Et s’il y a des profs et des parents qui viennent me dire:  Ah mon dieu!, un roman où des jeunes tuent d’autres jeunes! ou  Ben voyons donc, une histoire avec des Zombies, ca fait pas des enfants forts ! ou Sacrilège, un adulte qui couche ave une adolescente..  À ceux là, je dis, Ouvrez vous les yeux et l’esprit et faites donc confiance aux Jeunes :

L’histoire est un prétexte. La lecture , elle, une richesse.


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