prémisses

Publié le 30 novembre 2010 par Hoplite

Le secret n'est pas, par essence, maléfique. Seul l'usage qui en est fait peut être dévoyé", écrit Dominique Quinio, de La Croix. Avec la publication de télégrammes diplomatiques, "la transparence ne pourra qu'y perdre", estime Jean Levallois de La Presse de la Manche, car "à l'avenir, les échanges seront encore plus secrets entre les diplomates". "Les nouvelles technologies menacent de tuer" le secret, menant peut-être à "une transparence despotique", renchérit Rémi Godeau, dans L'Est Républicain.

"Dans un monde traversé par des conflits violents, un Etat (...) a le droit de conserver ses secrets de défense, de discuter avec ses alliés ou ses adversaires dans la discrétion et même de monter certaines opérations spéciales", juge Laurent Joffrin, de Libération. Dans Le Figaro, Pierre Rousselin dénonce lui un "exhibitionnisme inquiétant" qui risque d'affaiblir la diplomatie américaine.

La diplomatie est une "communauté fragile", prévient le chroniqueur David Brooks dans le New York Times : "Il devrait être possible de faire des articles sur des révélations spécifiques, sans lever le voile de façon générale sur les arcanes de l'activité diplomatique."

"Transparence et discernement ne sont pas incompatibles", a fait valoir la directrice de la rédaction du Monde, Sylvie Kaufmann, dans un article lundi, "et c'est sans doute ce qui nous distingue de la stratégie de fond de WikiLeaks." "Tous les documents que nous avons sélectionnés ont été filtrés par nos soins et par ceux de nos collègues des quatre autres journaux partenaires", a-t-elle ajouté, dans un chat sur Le Monde.fr.

etc., etc….

C’est quand même hallucinant : la première hypothèse concernant ce nouveau buzz planétaire est quand-même qu’il s’agisse d’une manipulation des média et de l’opinion occidentale par l’administration américaine (des Perle, Kagan, Brzezinski, Rahm Emmanuel et consorts, par exemple).

Les frasques de Berlusconi, la pitrerie congénitale de notre conducator à talonnettes, Google dans le collimateur des chinois, etc…Mais surtout la menace terrible que ferait peser un Iran en voie de nucléarisation versus les 200 têtes nucléaires d’Israél… On se rappelle des précédentes livraisons de Wikileaks concernant la guerre en Afghanistan et en Irak. Qui s’interroge sérieusement sur la crédibilité de ce site, et de son étrange webmaster, Julian Assange et sur le timing des « livraisons » régulières de « documents » soi-disants « classifiés » et menaçants la sécurité de l’Empire?

Pas Joffrin ni Rousselin, ni Kaufmann, ni Godeau…(on peut toujours l’attendre, celui-là !)

On parle beaucoup de « 11 septembre » en évoquant un coup porté à l’Amérique. Si on admet que 11/09 fut le rationnel crédible de l’intervention en Afghanistan, prélude à la mainmise des USA en Asie centrale comme les fameuses ADM (armes de destruction massive), qu’on cherche toujours, furent celui de l’invasion sauvage d’une partie de la Mésopotamie, il est possible de considérer que wikileaks constitue le Spectacle nécessaire à l’accomplissement du prochain volet du plan US au moyen-orient.

Dans ce sens, il ne s’agit plus d’un « coup porté » à la « ville sur la colline » des Pères Fondateurs, vers laquelle se tournent les regards de tous, mais d’une très vaste entreprise d’intoxication des médias occidentaux et des opinions occidentales (on remarquera que seuls des media occidentaux furent contactés par Wikileaks) dans le cadre de cette guerre de quatrième génération dont le concept fut développé par les militaires US au début des années 90 : guerre de l’information destinée à influence, manipuler l’adversaire (celui qui combat le « camp de la démocratie ») mais aussi à cristalliser les opinions du camp « occidental » versus la figure du mal…(du moment : Soviétiques, Serbes, Chinois, Coréens du Nord, Vielle Europe, Chiites, etc…) Et dire cela ne fait évidement pas de moi un thuriféraire obligé de ces derniers mais juste un hoplite méfiant…

De là à penser que les quelques porte-avions US qui naviguent en mer d’Oman pourraient prochainement servir à autre chose que recevoir quelque visite surprise du pauvre Obama, il n’y a qu’un pas. Franchissons-le. On est rapidement seul.