Philadelphia - My Review
Publié le 30 novembre 2010 par Andersonmother
Synopsis (AlloCiné) : Andrew Beckett (Tom Hanks), brillant avocat, est appelé à une carriere fulgurante. Adulé par son milieu, rien ne semble pouvoir ralentir son ascension. Mais, le jour où ses associés apprennent qu'Andrew est atteint du sida, ils n'hésitent pas à pretexter une faute professionnelle pour justifier son renvoi. Andrew décide de ne pas se laisser faire et attaque le cabinet pour licenciement abusif. Il fait appel à Joe Miller (Denzel Washington) pour le représenter.
Je ne compte plus le nombre de fois que j'ai pu voir ce film et pourtant, à chaque rediffusion je suis devant mon poste de TV. Cette histoire me touche à chaque fois. À vrai dire les films traitant de l'homosexualité et des difficultés rencontrés par ces derniers pour vivre pleinement leur vie me touchent à chaque fois. Derniers exemples en date le téléfilm Bobby, seul contre tous également diffusé sur M6, ou encore Brockeback Mountain. Mais n'oublions pas les séries avec, entre autre, les épisodes 2.22 Best Friends et 4.10 Forever Blue de la série Cold Case traitant respectivement de l'histoire d'amour entre deux femmes en 1932, ou de celle entre deux policiers coéquipiers en 1968 qui me font verser ma petite larme à chaque fois.Au delà de tout ceci, peut être que tout simplement les œuvres visuelles traitant de ce sujet me touche parce que j'ai des amis proches qui le sont et que je ne supporterais pas que l'on le fasse endurer cela. À vrai dire, je ne supporte pas l'injustice, le rejet parce que j'en ai moi-même fais l'objet. Je ne sais que trop bien ce que cela fait et la difficulté de dépasser tout ceci et d'arriver à se construire et à vivre sans chercher à plaire à l'opinion publique mais en étant, tout simplement, en accord avec soi-même. Bien que, hélas, cela est bien plus souvent facile à dire qu'à faire.
Une des premières choses que l'on retient du film de Jonathan Demme (Rachel Getting Married, Adaptation, Le seigneur des anneaux, etc) c'est la chanson magnifique qui passe le temps du générique d'ouverture, chanté par Bruce "the Boss" Bringsteen, Street of Philadelphia. Elle est même plus culte que le long métrage lui-même. Rien que d'écouter le thème du film, et vous êtes déjà dans l'ambiance.
Il faut replacer le film dans le contexte de l'époque, où nous hétérosexuels nous rassurions tant bien que mal en nous disant que le SIDA ne touchait principalement que les homosexuels. Depuis, bien des choses ont changer, justement parce que les hétéros se sentaient "protégés". Et aujourd'hui, la maladie ne fait plus de distinction. C'est le combat de tous.
Mais en 1993, les choses sont bien différentes, comme l'homophobie. Le héros cache à ses employeurs tout d'abord ses préférences sexuelles, puis sa maladie car il sait que cela lui sera défavorable. Il est facile de critiquer ces gens qui jugent sans savoir et excluent purement et simplement les gens indésirables pour régler le problème. Mais serions-nous si différents à leur place. J'ai beau me convaincre que je suis une personne et que je veux toujours agir pour le mieux même si ce n'est pas toujours à mon avantage. Je sais également que je suis quelqu'un de peureuse. Alors, à l'époque, où la connaissance du grand public concernant cette maladie était limitée, aurais-je eu peur de serrer la main de Beckett, comme Joe Miller. C'est bien connu, ce qui nous fait le plus peur, c'est ce que nous ne comprenons pas.Ce film marque la grande époque de Hugh Grant, qui signe avec Forrest Gump, deux de ses prestations les plus inspirées, et récompensées à juste titre (Oscar du Meilleur Acteur 1994 et 1995). Il est tout simplement magnifique dans ces deux films qu'il porte littéralement sur les épaules. On ne peut être que rempli d'émotions devant ces deux rôles poignants.Quand on voit le personnage d'Andrew Beckett s'amaigrir à l'écran, à mesure que la maladie gagne du terrain, il est impossible de rester insensible face à la double injustice à laquelle il doit faire face : entre le sida et le licenciement abusif avec le procès qui en découle.
Même si cela sonne un peu trop par certains côtés comme un pure produit Hollywoodien, on ne peut que crier victoire à la lecture du verdict. Les méchants paient. Le gentil meurt en martyre. Et tout s'achève à l'enterrement de ce dernier sous fond de films familiaux diffusés par la famille où on redécouvre un Beckett en bonne santé. Tout ceci accompagné d'une jolie musique qui vous attire la larmichette. En même temps, l'Hollywood libérale des artistes s'est toujours fait l'avocate des causes perdus, des misfits et autre injustices. Elle sait se poser des questions, prendre du recul et en faire un film. Il suffit de voir les différentes productions abordants la guerre en Irak, le conflit à peine commencé, ou encore les attentats du 11 septembre 2001 quelque temps après la tragédie. L'Amérique a cette capacité tout à fait louable de s'interroger sur ses erreurs passées. Cela ne l'empêche pas de refaire les même erreurs mais elle a moins le mérite d'interpeller les gens. En France, nous avons encore bien du mal à porter à l'écran la guerre d'Algérie par exemple. Il nous ai toujours difficile d'assumer nos propres erreurs.Donc même si ce film n'est pas parfait, comme l'Amérique, reconnaissons leur le mérite de savoir nous interpeller et de nous remettre en question pour que demain, si nous rencontrons un homosexuel, ou une personne atteinte du HIV, nous serons nous montrer ouvert d'esprit et à l'écoute. Car c'est de cela que nous avons au final le plus besoin, être écouté, compris et aimé pour ce que nous sommes.