La coque (Pierre Albert-Birot)

Par Arbrealettres


La coque

S’étend une tristesse à ne rien voir au travers
Fait-il jour ou nuit derrière
Y a-t-il des trains qui partent
Des gens qui pensent à demain
Avec impatience
Des gens qui sont d’accord avec leur aujourd’hui
Et les reçoivent chaque matin
A pleins poumons
Et les jambes vives
Des gens ouverts
Où toute la vie peut entrer
Ah bonheur des gais cheveux à tous les vents
Malheur à celui que tristesse
Enferme dans une coque
Il passe le long de ses jours
Fermé
Tout fermé comme un oeuf

(Pierre Albert-Birot)